La pluie tombe en ce mois de juin 2024. Les forces de l’ordre d’un côté. Les habitants du quartier Abattoir de l’autre. Résister ? Impossible. Le nombre impressionnant d’ agents des forces de l’ordre arrivés par cargos entiers; leurs équipements militaires dignes des films de guerre hollywoodiens , suffisent à réduire au silence les jeunes les plus téméraires, qui se sont mis de la poudre blanche sur visage pour marquer leur volonté de résister jusqu’au bout et protéger leurs maisons. Les forces de l’ordre sont là. Femmes et enfants à califourchon sanglotent devant le désastre. Les bruits assourdissant des caterpillars couvrent le craquements des toitures qui effondrent. Planches et tôles sont broyées . Cris de désespoir, évanouissements de mère de familles exfiltrées de leurs maison et jétées à la rue sous la pluie battante.
Ano Nianzou/ Reportage à Port Bouet Quartier Abattoir /5 et 6 juin 2024
Certes nous sommes habitués aux déguerpissements sauvages. Mais cette fois les pouvoirs publiques sont allés trop loin. Trop loin dans l’étendu de la zone détruite. Trop loin dans la manière dont les habitants ont été poussés à abandonner leurs maisons. Trop loin dans la reproduction de la misère et de la criminalité urbaine. En 13 années, depuis 2011, j’ai suivi toutes les grandes démolitions sauvages du pouvoir. Celle de du quartier Abattoir de Port Bouet mérite d’être inscrite dans le livre des ” Records Guinness” au niveau de la mauvaise foi de ceux qui gouvernent la Côte d’Ivoire
La cité Allabra, célèbre pour la sérénité et la qualité de vie qui y règnent n’est pas sur le pied de guerre. Néanmoins, elle est perturbée par un projet ” zagradatique” initié par le syndic visant à construire un hôtel , 55 appartement, des magasins , un parking en sous-sol, un supermarché, une salle de sports sur un petit espace de 8000 M2 qui s’appelle le jardin Cupidon. Du coup la cité est divisée en deux groupes. D’un côté une cinquantaine de personnes initiatrices du projet et de l’autre la majorité des copropriétaires soit 150 membres.
Évidemment la majorité ne porte pas à cœur une affaire qui met à mal la qualité de vie et la sérénité dans la cité. Il n’est pas trop tard. Le rôle du syndic n’étant pas de se transformer en société immobilière . L’espoir que le projet monumental ne se construise pas dans la cité, est permis
Ano Nianzou/ anonianzou841@gmail.com/ + 225 07 08 42 78 48
Le jardin Cupidon de la cité Allabra mis en vente par le syndic de la cité pour la somme de un milliard cinq cent millions payable en deux annuités de sept cent cinquante millions FCA et dix millions de loyers mensuels sur 20 ans.
Il était 10 h quand nous sommes arrivés devant le vaste quartier Abattoir de Port Bouêt. Des cargos de police étaient stationnés. En face des manifestants prêts à tout pour résister contre la démolition de leur quartier où ils avaient développé de multiples activités leur assurant le minimum vital au quotidien : abatage et commercialisation de bœufs et moutons, magasins et maquis spécialisés. Un quartier qui génère beaucoup de milliards. Les forces de l’ordre ont eu le dessus. Néanmoins les fores de l’ordre ont pris le dessus. Toute fois les démolitions n’ont pas étté de grande envergure ce samedi 1 juin 2024
Le dimanche 2 juin 2024, les chrétiens catholiques de Côte d’Ivoire ont effectué une procession dans les rues des villes et villages pour célébrer la souveraineté du Christ. Dans la paroisse de la Sainte Famille de la Riviera2, le père curé, le Dr Sylvain du Saint Nom de Jésus et ses paroissiens ont sillonné les quartiers Sideci, Allabra Reconciliation et Allabra Bel Amour pour marquer la proximité du Christ-Roi de l’univers avec chaque habitant des quartiers visités; une procession rythmée par la fanfare
Que de nuits sans sommeil!e. Mais aussi des montants importants d’honoraires à payer aux avocats ! Sans compter les longs moments de recherches pour la collecte des preuves et témoignages. Un véritable chemin de Golgotha pour le publicitaire qui aspirait passer ses vieux jours dans la paix dans sa propriété de 2 hectares sise à Assinie-Maffia PK 18. Certes tout n’est pas acquis. Il reste encore du chemin à faire. Néanmoins Maître Serge Effi Kokora se rend compte sur la base des verdicts du tribunal que sa mère Dame Tahiba Ebagninin épouse Effi est condamnée à payer soixante quinze millions de FCFA à la veuve Ridet et à ses enfants pour la démolition arbitraire de leur résidence. Enfin le tribunal a également débouté le duo Effi dans sa prétention d’exproprier et d’expulser Mr Buitruille Michel de sa résidence d’Assinie PK 18.
Maître Serge Effi Kokora représentant les intérêts de sa mère a été débouté dans ses prétentions d’exproprier le publicitaire Michel Buitruille de sa résidence d’Assainie / PK 18.
Annonce judiciaire
Affaire Madame Ebagninin Tahiba épouse Effi (SCPA EFFI et Associés) contre Monsieur Buitruille Michel ayant pour avocat Maître Viera Patrck Georges.Madame Ebagninin Tahiba épouse Effi est déboutée par le tribunal. Elle ne fournit pas la preuve qu’elle est propriétaire de la cocoteraie habitée par le publicitaire Buitruille Michel, lors de l’audience publique ordinaire du mercredi 10 janvier 2024
Par exploit d’huissier daté du 18 septembre 2023, Mme Ebagninin Tahiba épouse EFFI ayant pour avocat son fils Serge Effi Kokora, assigne Mr Buitruille Michel Francetchi devant le tribunal de première instance d’Abidjan, section du tribunal d’Aboisso à l’effet d’entendre dire :
Que la plantation de cocoteraie créée sur la parcelle de 15 hectares sise à Assinie-Maffia PK 18 est la propriété de Madame Ebagninin Tahiba épouse Effi
Autoriser à Madame Ebagninin Tahiba épouse Effi le libre accès à la partie de la plantation qu’occupe Monsieur Buitruille Michel Francetchi afin d’y récolter ses noix de coco sous astreinte comminatoire de 500 000 FCFA par jour de retard à compter du prononcé du jugement…
Condamner toute opposition ou obstruction à l’exercice des droits de Madame Ebagninin Tahiba épouse Effi sur la plantation de cocoteraie sous astreinte comminatoire de 500 000 FCFA par jour de retard à compter du prononcé de la décision
Voici le verdict
« Au fond, sur la demande en revendication de propriété d’une plantation de cocoteraie :
Attendu que Madame Ebagninin Tahiba épouse Effi revendique la qualité de propriétaire d’une plantation de cocoteraie créée sur une parcelle de terre d’une superficie de 15 hectares sis à Assinie-Maffia PK 18 ;
Attendu cependant que la demanderesse ne rapporte
pas la preuve de la création par elle d’une plantation de cocoteraie sur la parcelle qu’occupe le défendeur
Que le plan topographique produit par la demanderesse en date du 31 mai 2006 est postérieur à celui produit par le défendeur en date du 18 octobre 1984, de sorte que ce document ne peut valablement servir de justificatif ;
Qu’il convient dans ces conditions, de déclarer Madame Ebagninin Tahiba épouse Effi mal fondée en la demande et de l’en débouter »
Conclusion
Le tribunal de première instance d’Abidjan/ Section du tribunal d’Aboisso/ RG No 166/2022/ Jugement civil No 01 du 10/01/2024 a débouté Madame Ebagninin Tahiba épouse Effi
NB : Débouter veut dire : « Rejeter, ne pas avoir gain de cause »
Rencontrer Jean Pierre Mukendi au salon du livre est un plaisir. L’homme est affable et prolixe sur ses œuvres. Il a publié une quinzaine de livres notamment des contes. Malheureusement on ne trouve pas ses contes facilement dans les rayons des librairies. Je vous conseille de lire avec vos enfants deux contes:” Le livre mon ami”; “La panthère et le rat”