Une maman qui cherche son époux enlevé lors de l’arrestation de masse qui a eu lieu au domicile du président Bédié. Elle m’explique: “Je me suis rendue à la DST pour voir mon époux, N’dri Narcisse, directeur de cabinet du président Bédié. On m’a informée qu’il y était . J’ai pris ses médicaments , de la nourriture et quelques vêtements pour les lui remettre. Il n’était pas sur les listes des personnes détenues dans les cellules là-bas. On m’a orienté à la préfecture d’Abobo. Même déception. Je ne l’ai pas retrouvé. Je suis saisie par l’angoisse et l’inquiétude.” Depuis le début de la crise le nombre des personnes arrêtées lors des manifestations a atteint un niveau record. 400 arrestations ? 700 ? 1000 ? Nul ne peut vous donner un chiffre exact. Nul ne peut vous dire où elles sont incarcérées. De quoi se nourrissent-elles ? Comment se soignent-elles. A quelle porte frapper pour leur rendre visites? Pis aucun avocat n’a accès à ces personnes arrêtées dans des conditions rocambolesques! Nous sommes exactement dans le contexte de la crise de 2011, lorsque les rebelles soutenus par l’armée française sont devenus les hommes forts à Abidjan. Les arrestations se faisaient à la pelle. Chaque faction rebelle avait” sa prison” soit dans une cour commune à Abobo chez le commandant Ferey par exemple, soit dans une forêt soit dans un bâtiment administratif. Très peu de ces prisonniers” clandestins” ont survécu à ses tragiques moments. Si le pouvoir se laisse aller dans le sens des arrestations massives et abusives comme en 2011, la Côte d’Ivoire court vers une catastrophe. Il est donc impératif que les organisations humanitaires et la communauté internationale ouvrent les yeux sur le sujet pour convaincre les hommes du pouvoir au respect des droits humains. Ano Nianzou