Une belle histoire d’amour

Je. faisais une ballade à pied aux environs de Modeste, un village situé sur la route qui mène à Bassam. Je vois dans les marécages qui bordent la piste une belle fleur. Je m’arrête.Je l’observe pendant longtemps.C’est le coup de foudre. Il me l’a faut absolument. Je me suis enfoncé dans les marécages. Je sentais sous mes pieds de la boue gluante qui me montait jusqu’aux mollets. J’étais si près de ma fleur objet de mon désir le plus fou. Je retire de mon sac à dos mon couteau de cuisine qui me permet de savourer avocats , mangues , oranges et corossoles lors de mes longues ballades. Je coupe avec délicatesse la tige qui porte la fleur. Je la regarde un instant avant de la poser délicatement dans mon sac à dos. Une fois à la maison je l’ai installée dans un coin du jardin. Je l’ai protégée avec un carré de briques

j’ai surveillé la tige chaque jour. Je l’ai couverte d’eau . Je l’ai admirée. Je lui ai souvent parlée. Je la suppliais de vivre, de grandir et me faire un bébé-fleur.

En ce mois de janvier 2022 soit 12 mois après notre rencontre dans les marécages de Modeste un bébé-fleur est né.

Ano Nianzou

Une fleur à la mairie de Port-Bouët

Elle a construit des espaces de sports, bien protégés. Le soir les femmes se regroupent pour venir faire de l’éducation physique. C’est une bonne initiative quoique à maints endroits les démolitions sauvages ont ruiné les économiquement faibles

La mairie de Port-Bouët a investi dans des espaces destinés au sport

Un terrain de basket protégé par des grillages qui ont vite été sabotés par les jeunes

En pleine nature entre fleurs, cocotiers et l’océan bleu

Nos remerciements à Buitruille Michel, propriétaire terrien de Krowasuazu, qui nous a permis de passer quelques jours de vacances sous la tente .

Les tentes se présentent comme une grande couverture . Le problème est de trouver les repères pour les monter. Le mode d’emploi qui est affiché de manière visible n’est pas explicite pour les personnes n’ayant pas la culture de la vie sous une tente.

Les premiers repères sont les barres de soutien: la rouge qui soutient la porte d’entrée, la bleue qui soutient le cœur de la tente et la barre noire qui donne le forme définitive de l’édifice. Chacune de ses barres est introduite dans un “passage” bien visible. Une fois les trois barres placées, la tente se dresse . Il suffira de bien river au sol les différentes cordelettes qui maintiennent debout l’édifice.

Une vue des cordelettes. Elles sont importantes pour maintenir la tente debout contre le vent. Sans des cordelettes bien rivées au sol, le moindre vent emporte la tente

la tente est enfin montée ! C’est une tente confortable qui dispose d’un salon d’une chambre d’enfant et d’une grande chambre pour les parents.

Ce modèle de tente est bien pensé dans sa conception. Elle est ventilée par des fenêtres protégées par des “grillages” en tissus qui facilitent la circulation de l’air

La tente vue de dos

Au début lorsque le propriétaire du campement Krowasuazu Buitruille Michel a proposé à l’équipe de reportage de passer la nuit sous la tente, elle a fait la moue . Dormir sous une tente en pleine nuit en bordure de mer? Après la première nuit , elle s’est ravisée. L’expérience valait le reportage !

Quartier Abattoir de Port-Bouët au “top” de la misère

Ici des milliards circulent sous le boubou. Chaque jours des camions arrivent du Mali ,du Niger et du Burkina, surchargés de bœufs et moutons. C’est à l’abattoir de Port Bouët que les chargements de bétail sont débarqués et vendus. La population du quartier abattoir vit de ce commerce. Mais pas un centime de cette manne financière n’est investi dans l’amélioration des conditions d’existence de ce quartier qui visiblement tire le diable par la queue.

Pourtant, et c’est là que le bas blesse, la misère est rampante. Les cours communes sont surpeuplées et délabrées. Les ruelles sont étroites. Les enfants à bas âge passent la journée dans la poussière devant les cours communes. l’école maternelle de l’église catholique “Bon Pasteur de Port Bouët ” qui accueille les enfants, ne dispose pas de place. La menace de se faire éventrer par un troupeau de bœufs colérique parceque privé d’aliment , est permanente. Pour la petite histoire, la grande majorité de la population du quartier Abattoir avait pris fait et cause lors des combats de 2011, pour l’armée rebelle qui a accédé au pouvoir après l’arrestation et la déportation à La Haye du président Laurent Gbagbo.

Ruelles étroites et surpeuplées

Il faut faire attention quand on passe dans les ruelles : des troupeaux de bœufs en colère surgissent à tous les moments

Les femmes s’occupent par le petit commerce au pied du minaret de la mosquée

Pourquoi un tel abandon ?

Pèlerinage improvisé sur la tombe du Chef Mozou

Il y a quelques années de cela, le chef des Appoloniens de Port Bouët, Nanan Mozou Christophe décédait. Originaire d’Assinie, il fut inhumé au cimetière de Sagbadou, un quartier du village. Dans le journée du vendredi 21 janvier 2022, les appoloniens de Port Bouët sont venus en grand nombre, accompagner à sa dernière demeure Felix Ekoumi dit Don Feliciano, fils du défunt chef, décédé à Nice le 4 janvier 2022. A la vue du caveau de Nanan Mozou, la foule a abandonné le cercueil de Don Feliciano pour improviser un hommage à titre posthume à son père, décédé, il y a belle lurette.

Noix de coco à gogo

Dans le campement de Buitruille Michel à Krowasuazu non loin d’Assinie, l’eau de coco coule à profusion. Elle est servie au petit déjeuner , aux repas de midi et le soir. La majorité du repas est composée de poissons fraîchement pêchés dans la mer et dans la lagune. C’est dans ce lieu magique que j’ai passé 4 journées en ce mois de janvier 2022 pour achever mon dernier livre intitulé “Au temps des machettes”. je vous rappelle le titre du premier bouquin publié en 2013 sur la guerre en Côte d’Ivoire intitulé “Sous les Bombes de Charkozy” aux éditions de L’Harmattan-Paris. Je raconte dans le menu détail comment ma famille et moi avons vécu ce drame qui nous a conduit, mon fils et moi, à prendre le chemin de l’exil vers le Ghana plus précisément à Egbazu, un petit village situé en bordure de mer

Dans le livre j’explique comment mes enfants ont vécu l’évènement en m’encourageant par leurs maigres moyens et de leurs prières.

Ano Nianzou

Il y a une fin en toute chose

Il faut songer à quitter le paradis de Buitruille Michel. Il y a une fin en toute chose. L’hôte nous accompagne à nouveau au ponton pour une nouvelle traversée. Le paysage est d’une beauté féerique. Je profite, avant de descendre de la pirogue, pour faire mes dernières images. C’est beau!

Pour vos publi-reportages contacter Sonya Gbélet au +225 07 08 42 78 48

Découverte d’Assinie avec Buitruille Michel

Une fois la traversée achevée, elle ne dure que quelques minutes , Michel Buitruille vous accueille près du ponton

Accueil sur le ponton suivie d’une longue marche dans les dédales de la cocoteraie pour accéder à la plage

Chaque cocotier rappelle à Buitruille Michel son enfance dans la plantation de son oncle Krowa, lorsqu’il accompagnait désherber, ramasser les noix de coco, les casser, les faire sécher , les mettre dans les gros sacs avant de les embarquer à bord des pinasses pour la commercialisation sur Abidjan.

En bon archiviste , le propriétaire des lieux a pris soin de mentionner sur chaque cocotiers les grands moments de sa vie. Chose amusante chaque arbre porte un nom en rapport avec ses visiteurs les plus importants. Il y a le cocotier Peuvrelle, le nom d’une famille de Français venue de Doullens en France, célébrer ses noces à Assinie

Découverte d’Assinie avec Buitruille Michel

Buitruille Michel a un nom spécial, souvent difficile à prononcer. Il n’est pas Français encore moins Américain. Il est originaire d’Assinie Mafia. Sur sa cocoteraie, héritée de ses parents , notamment son père Nianzou , son oncle Krowa et sa tante Adjo, il y construit, sa maison entièrement en bois. Une très belle demeure à l’époque où le lieu n’était pas encore l’eldorado touristique comme c’est le cas présentement.

Il fait donc partie des doyens-propriétaires des cocoteraies qui font la légende d’Assinie. Il nous a invités à venir découvrir sa plage mythique, une Castel Gondolfo version ivoirienne qui accueille les plus hautes personnalités de la république: les présidents Alassane Dramane Ouattara, Henri Konan Bédié, Ahmed Bakayoko, Wattao y ont érigé des résidences à faire rêver.

C’est par cette barque que les visiteurs accèdent sur le bord de mer.

Vidéo de Sonya Gbélet: découverte d’Assinie