La mode vivante est anonyme

Les personnes qui apparaissent sur nos photos sont des anonymes. Elles ne sont pas des mannequins. Nous choisissons des modèles de notre quotidien . Nous faisons un tri entre plusieurs ensembles et nous choisissons le vêtement qui accroche.

Un jour nous ne serons plus parmi vous

“Ne tombez pas dans la drogue. Ne perdez pas le temps dans les maquis, la danse et les choses inutiles. Ayez de l’imagination. Inventez. Soyez utiles à votre société”: Le père Abekan Norbert Eric a exhorté, lors des messes du dimanche 20 mars 2022, les jeunes scouts à une prise de conscience pour la conquête des défis futurs.

Comment je suis devenu fou ?

Quand je me rendais à la CIE de Cocody Cité Mermoz le mardi 23 mars 2022, je ne me rendais pas compte un instant que la mauvaise qualité du service client allait m’entraîner dans la folie.

Je suis arrivé dans les locaux à 9h30. Mon électricité avait été coupée la veille parceque je n’avais pas réglé la totalité de ma facture. Elle était importante. 200805FCFA. Je ne fabrique pas d’eau en sachet. Je n’ai pas de maquis dans l’arrière cour. Je ne suis pas un distributeur clandestin de courant dans mon quartier. Le matin en consultant mes messages, j’ai lu que la CIE me donnait 48 h pour régler ma facture. Ensuite il y a eu un autre message : «  La distribution  du courant était suspendue dans mon quartier pour des travaux sur le réseau électrique ». Après la lecture des 2 messages le courant a disparu dans ma demeure.

Le vigile m’a tiré un ticket de la machine. Mon numéro était « CIE B 00162 ». Avec ce ticket je vais attendre de 9H à 17 H. Tantôt assis ; tantôt debout ; tantôt dans les toilettes, tantôt dans la ruelle adjacente pour acheter de l’eau, des galettes, des oranges pour tenir debout dans l’enfer bureaucratique de la CIE. Souvent j’entendais les cris d’une explosion de colère de personnes épuisées par les longues heures d’attente. Fatiguées de rester assises, elles hurlaient de colère, bousculaient les vigiles et tentaient une entrée en force dans le bureau. Puis le calme revenait. Le temps passait. Une autre explosion de colère s’annonçait. Ainsi de suite.

11h30 ; 13h30 ; 14h30 ; 15h30, 16h30, 17h30. J’ai enfin payé ma facture. Je n’étais pas au bout de ma peine. Il restait une nouvelle queue à faire pour avoir « mon code » qui permettait d’avoir la lumière. J’ai encore attendu. Le code m’a enfin été remis. Je ne savais pas comment l’utiliser. J’ai demandé à la jeune stagiaire qui les distribuait de m’expliquer comment faire. Elle m’a répondu que je devais aller rencontrer la patronne pour avoir les renseignements. Je suis allé voir le vigile pour lui exposer mon cas. Il m’a répondu que la patronne était occupée et que je devais attendre. En même temps je suis devenu fou et je me suis mis à crier de tout mon saoul : « CIE voleur ! » : je devais 105 345 FCFa. Mais la caissière m’a fait payer 133 500 Fca. « CIE désordre, bordèle ». J’avais perdu la tête. Je criais ; je gesticulais ; je  prononçais des paroles incohérentes. A ce moment là, une dame est sortie me prendre la main et me conduire dans une salle. Elle a pris ma facture, a taper le code sur son ordinateur. Le courant est arrivé dans ma maison.

Une fois chez moi, j’ai regardé mon numéro de série « B00162 ».  Elle portait ceci : « Il y a 181 personnes avant vous. Votre temps d’attente est de 8 heures(8) 6 Min » le temps nécessaire pour faire un Abidjan-Paris avec un stop over à Cotonou !

Ce témoignage sur mon vécu à la CIE, m’amène à la question suivante : Comment un service est si désorganisé de manière a annoncer a ses clients qu’ils vont devoir attendre 8 heures d’affilé devant leurs caisses ? Ce n’est pas du management.

Ano Nianzou

Les raisins de la colère

“Où transposer sa marchande ? De quoi va-t-il vivre ?” Le jeudi 17 mars 2022, je suis allé rendre visite à mon ami Tahirou. Chaque fois que je cherche un objet rare pour faire de la décoration, je vais le voir à la casse d’Abobo-Derrière-Rail. La surprise fut grande à mon arrivée. Tous les dépôts, magasins et étalages avaient été détruits au bulldozer en présence d’un impressionnant contingent de force de l’ordre.

Bon nombre de victimes de cette démolition sauvage viennent de la sous-région. Traumatisées par les harcèlements permanents liés au contrôle des papiers, elles n’osent pas s’exprimer sur le sujet. Néanmoins ne sachant pas où transposer leurs petits commerces d’objets hétéroclites, elles restent sur place sous un soleil de plomb dans l’attente d’hypothétiques clients.

Le pouvoir en place pose souvent des actes contradictoires. Il prône la richesse et le développement. Cependant sur le terrain les actes de développement clairement affichés plongent les populations dans une grande misère : elles ne peuvent plus travailler ; elles n’ont plus de quoi se nourrir. Aucune solution de « rechange » fiable n’est proposée en guise de compensation ! La vie est un perpétuel recommencement. Je vous conseille de relire les « Raisins de la colère » de John Steinbeck

Peut être une image de 1 personne, position debout, plein air et arbre

Maître Sege Effi pour des raisons infondées a détruit la maison du Français Laurent Ridet. L’affaire a provoqué un choc parmi ses voisins de Krowsuazu à Assinie Sagbadou. J’en ai parlée. Pris d’une crise de colère Maître Serge Effi m’a conduit devant la justice pour diffamation. Malheureusement la preuve est faite. Cette résidence balnéaire est-elle détruite ou pas?

Le pouvoir se préoccupe du bien être des populations. Selon vous détruire les maisons et les commerces des populations à faible revenu est-il salutaire ?

Les étalages, les petites boutiques, les entrepôts ont été démolis. Ne sachant où aller reprendre leurs activités ils restent sous le soleil de plomb , sous la pluie et sur les décombres dans l’espoir d’une solution miracle

Les belles images de la semaine

Les belles images de la semaine

Cette semaine –lundi 21 mars au dimanche 27 mars- je partagerai avec vous de belles images et de beaux textes. Il y aura un moment de difficulté avec l’affaire de L’avocat Sege Effi qui nous a conduits, Buitruille Michel et moi, devant la justice parceque nous avons dénoncé ses frasques nuisibles et inacceptables. Il a détruit la maison de Laurent Ridet et il ne veut pas que nous en parlions ! Moi, je ne me tais pas devant la bêtise humaine. Vous pouvez compter sur moi. A ce propos j’ai publié de tristes images sur la démolition sauvage de  d’ Adjamé-Derrière-Rail. De centaines de personnes gagnant difficilement leur vie par la vente d’objets hétéroclites, se retrouvent réduites à ne rien faire. Comment vont-elles payer le loyer, nourrir la famille, se soigner ? C’est un désastre !

Toutes les images vont porter sur la mode féminine avec Olivia Yacé, la religion avec le père Abekan Norbert Eric et les images de bonheur avec les mariages.

Bonne semaine

Olivia Yacé : notre Miss monde

Nos frères au pouvoir présentement sont obnubilés par le progrès « par les routes ».Pour le reste on verra plus tard quand on aura fini de payer les milliards et milliards de dettes engrangées pour le bitume en patte d’arachide. Sur ce sujet les Ivoiriens ne manquent pas d’humour. Ils ont une phrase qui, comme une chanson fait fureur : « On ne mange pas goudron » !

Dans l’attente, tout ce qui touche aux arts et lettres ; ce qui concerne la recherche, les universités, la mode, sont renvoyés aux calendes grecques. C’est dans cette ambiance de « je manque de tout mais je marche sur du goudron biodégradable » que Olivia Yacé, la fille du célèbre Karatéka de Cocody, s’est imposée sur le podium du summum de la beauté féminine universelle. Du coup plus que jamais, on se souvient de l’extase de Léopold Seder Senghor devant la beauté de la femme africaine : « Femme noire, femme nue vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté, j’ai grandi à ton ombre, la douceur de tes mains bandait mes yeux »

Tout est accompli pour la femme noire.

Ano Nianzou