La Côte D’Ivoire s’enfonce dans la guerre.

La décision prise par Alassane Dramane Ouattara de faire le blocus de Bédié et de bon nombre de leaders de l’opposition tels que Assoa Adou, Pascal Affi N’guessan est une erreur politique grave. Cette action violente aura des conséquences imprévisibles sur la Côte D’Ivoire dans les semaines qui viennent.

Au niveau de la paix. On ne peux pas espérer vivre dans la paix et dans la réconciliation, lorsque tous les modèles et référents politiques d’une république sont en prison ou en exil. C’est exactement comme si le chef de l’état achetait des citernes de produits inflammables avec des cartons d’allumettes qu’il distribuait de cour en cour. Assurément le feu va prendre dans une cour , puis dans l’autre et ainsi de suite.

Au niveau économique, c’est exactement comme si le chef de l’état détruisait tous les points stratégiques qui produisent emplois richesses et nourriture: les entreprises ferment. Le chômage bat tous les records. Les banques trainent le pas pour payer les chèques des clients. Elles se barricadent. Les produits vivriers ne parviennent plus sur les marchés. Et quand après mille et détours y arrivent, les prix sont inabordables.

Au niveau touristique, les zones balnéaires sont désertées. A Tabou, Sans Pédro, Bassam , Assinie, les propriétaires ont mis le personnel au chômage technique ou tout simplement fermé.

Au niveau santé et scolaire. Beaucoup de malades perdent la vie parceque les ambulances ne peuvent pas circuler d’une ville à l’autre. Surtout les médicaments manquent et quand ils existent les prix augmentent. Que dire de l’école? La rentrée scolaire qui devait avoir lieu le lundi 9 novembre est reportée au 16 novembre 2020.

Où est la gloire d’un chef d’état qui dirige” un pays mort” ?

Ano Nianzou.Union de prière pour un pays en guerre qui ne trouve pas de médiateur.

Ado n’a aucune chance

Je suis revenu sur les images de la visite du président Wade à Abidjan. Bien souvent nos chefs d’état n’ont pas de culture politique. Ils pensent, une fois au sommet de l’état, que tout leur est permis et qu’ils peuvent rester au pouvoir aussi longtemps qu’ils le souhaitent en alignant les mandats les uns après les autres. Ils ne se rendent pas compte qu’ils ont échoué. Ils n’écoutent pas les clameurs de colère et de souffrances des populations. Ils sont totalement aveugles et sourds. Pour rester au pouvoir ils avancent tête basse en détruisant toute vie sur leur passage. Qui se souvient des prouesses économiques de Blaise Compaoré ? Lorsqu’il s’est rendu compte que ses boulons étaient rouillés… le peuples était assis dans son salon ! Il a quitté le pays qu’il avait dirigé pendant 27 ans comme un voleur de poulet pourchassé par le propriétaire du poulet. Le président Wade était aussi dans cette logique de confiscation du pouvoir en manipulant la constitution de son pays. Après deux mandats 2000 et 2007 il se présente à un troisième en 2012. Il est “tombé” aux oubliettes. Présentement, les troisièmes mandats sont un enfer pour ceux qui s’y aventurent. Alassane Dramane Ouattara n’a aucune chance de réussir à s’installer pour la troisième fois dans le fauteuil présidentiel . Tout simplement, l’on ne peut gouverner un pays sur lequel l’on a aucune emprise. Où chaque personne dans la rue t’insulte et te traite “de menteur” de “violent” de “bourreau” des économiquement faibles. Franchement si j’étais à la place de Ado je prendrais ma famille pour aller tranquillement à Mougins pour éviter l’humiliation qui frappe les présidents qui s’éternisent au pouvoir par un troisième mandat. Ano Nianzou

Le troisième mandat n’a pas arrangé Wade
On ne peux pas faire confiance aux généraux pour rester au pouvoir. Ils ont souvent des réactions surprenantes
Une prière pour maître Bailly(lunettes noires au centre). Depuis avril 2011, il est en prison. Sa faute: il faisait partie de la garde rapprochée du président Laurent Gbagbo
“Le temps passé ne s’oublie jamais” dit la chanson
Un président est toujours applaudi, adulé , chanté…Tout cela n’est que façade.

Retour aux arrestations de masse

Une maman qui cherche son époux enlevé lors de l’arrestation de masse qui a eu lieu au domicile du président Bédié. Elle m’explique: “Je me suis rendue à la DST pour voir mon époux, N’dri Narcisse, directeur de cabinet du président Bédié. On m’a informée qu’il y était . J’ai pris ses médicaments , de la nourriture et quelques vêtements pour les lui remettre. Il n’était pas sur les listes des personnes détenues dans les cellules là-bas. On m’a orienté à la préfecture d’Abobo. Même déception. Je ne l’ai pas retrouvé. Je suis saisie par l’angoisse et l’inquiétude.” Depuis le début de la crise le nombre des personnes arrêtées lors des manifestations a atteint un niveau record. 400 arrestations ? 700 ? 1000 ? Nul ne peut vous donner un chiffre exact. Nul ne peut vous dire où elles sont incarcérées. De quoi se nourrissent-elles ? Comment se soignent-elles. A quelle porte frapper pour leur rendre visites? Pis aucun avocat n’a accès à ces personnes arrêtées dans des conditions rocambolesques! Nous sommes exactement dans le contexte de la crise de 2011, lorsque les rebelles soutenus par l’armée française sont devenus les hommes forts à Abidjan. Les arrestations se faisaient à la pelle. Chaque faction rebelle avait” sa prison” soit dans une cour commune à Abobo chez le commandant Ferey par exemple, soit dans une forêt soit dans un bâtiment administratif. Très peu de ces prisonniers” clandestins” ont survécu à ses tragiques moments. Si le pouvoir se laisse aller dans le sens des arrestations massives et abusives comme en 2011, la Côte d’Ivoire court vers une catastrophe. Il est donc impératif que les organisations humanitaires et la communauté internationale ouvrent les yeux sur le sujet pour convaincre les hommes du pouvoir au respect des droits humains. Ano Nianzou

La gestapo

Il est bon de faire une relecture de l’histoire. Le mot gestapo fait peur.. Elle a été un outil de répression pour imposer le régime Nazi . Elle arrive chez vous , vous arrête et vous embarque dans un lieu inconnu. Les responsables de cette police ont été arrêtés et jugés à la chute d’Hitler. Que ceux qui sont au pouvoir et qui adhèrent aux pratiques dignes de la gestapo se ressaisissent. Le pouvoir passe. Le pays reste. Il ne sert à rien de se rendre dans les familles avec des véhicules de guerre, des armes de guerre, des casques de guerre, des tenues qui font penser aux sorciers et aux diables pour terroriser vieillards , femmes enfants et petits enfants. Parce que tout le cinéma, toute la violence , la peur que l’on inflige aux autres, s’arrêtent un jour. Vous voilà tout seul à vous cacher le visage et à longer les murs car vous vous êtes comportés en gestapo un moment de votre vie. Tout ce que le pouvoir en place inflige aux populations , n’est pas digne d’une démocratie, d’un pays de lois. Pourquoi tant de violences? Comment peut-on s’introduire à la résidence d’une personne âgée, l’humilier , le traumatiser parce qu’il ne partage votre avis ? Comment peut-on encercler des familles entières parce que le chef de famille est d’un bord politique diffèrent du votre ?

Trop c’est trop. Les présidents africains doivent se ressaisir et apprendre à aimer et à respecter ceux qui ne pensent pas comme eux , ceux qui ne mangent pas à la même table qu’eux, ceux qui ne parlent pas la même langue qu’eux.

Images d’archive et textes de Ano Nianzou

Laurent Gbagbo dans tout son cheminement politique a été pour le dialogue. Il ne rejette pas parceque vous ne partagez pas les mêmes principes
Abdourahmane Sangaré et Affi N’guessan lors de l’accueil du président Wade. Ce dernier a voulu s’éterniser au pouvoir. Vous connaissez la suite.
Cet homme était l’un des cerveaux de la rébellion. Cependant Laurent Gbagbo l’accueillait à bras ouverts. Soro lui-même a fait des témoignages sur la qualité de ses rapports avec le président Laurent Gbagbo

Triste fin de règne

Ce que nous avons vécu et continuons de vivre est une cicatrice incrustée dans la peau des uns et des autres. En dessous de la peau, il y a cette blessure que nous ressentons chaque jour parceque la plaie s’est refermée sans être guérie. Laisse-moi chanter. C’est mon calmant…C’est ma façon de me soigner. Je me suis levé et j’ai entonné la chanson: “Quand je regarde la montagne, quand je regarde la vallée, quand je regarde la mer, Seigneur tu es grand”. In Sous les bombes de Charkozy .Editions Harmattan Paris 2013

Oui le Seigneur est grand. Il fait les choses avec son propre timing. Mais toujours il répond à nos supplications. Merci Seigneur pour ce que tu as commencé pour la paix dans mon pays.. No Comment. Ano Nianzou Abidjan, dans un pays en guerre où l’on ne trouve pas de médiateur.

J’ai pris cette photo le 2 mai 2010.Cela fait 10 ans. Le maire de Yopougon, Affi N’guessan, Laurent Gbagbo, Kone Boubacar. L’image me ramène à un proverbe: “Entre l’écorce et l’arbre....
Laurent Gbagbo très proche de son pays et de sa culture.
J’aime bien cette photo avec en arrière plan feu Aboudrahamane Sangaré. Je lui avais posé lors d’une conférence de presse la question de savoir si son frère Laurent Gbagbo avait des chances de sortir du pénitencier de La Haye. .Il m’a dit ceci:” Je ne saurai vous dire ni le jour, ni l’heure, mais Laurent sortira de prison très bientôt”
Dix années de prison. Dix années d’espérance. Un peuple debout dans sa diversité. Toutes les ethnies confondues , mêlées les unes aux autres attendant Laurent Gbagbo . Textes , vidéos et photos tirés des images d’archive par Ano Nianzou. Conseiller du président Laurent Gbagbo pour la documentation et internet;  écrivain, journaliste auteur de “Sous les bombes de Charkozy”, “Ciel bleu et cocotier”, “le temps des mangues, des tourterelles et des fleurs” “Sous le règne du cabri-corne”

Les médiateurs en fuite

Un pays en guerre où l’on ne trouve pas de médiateurs pour réunir les parties en conflit https://www.youtube.com/watch?v=7g8DWOgNaCs&feature=youtu.be