Policier est mieux
La fête de la Tabaski est un moment bien particulier. Chaque famille de confession musulmane achète bœufs ou moutons quand elle dispose de moyens. Mais elle peut aussi acheter un poulet pour la circonstance quand l’argent fait défaut. A Port-Bouët, le lundi 19 juillet veille de la Tabaski, accéder au marché improvisé des bœufs et moutons, est un parcourt du combattant. Véhicules, tricycles, cargos de police stationnent dans tous les sens. Les démarcheurs généralement des jeunes trainent un mouton par-ci, d’autres proposent à la vente des moutons à prix d’or pour se réserver une marge confortable. Dans ce tohu-bohu l’on ne sait plus qui est propriétaire de moutons, revendeurs de bœufs ou simples démarcheurs. Dans cette foule qui grouille bien d’acheteurs se font arnaquer. Cette année 2021, le prix du mouton a considérablement grimpé. Une dame joviale qui vend des oranges, m’a expliqué que « le prix du mouton atteint 250000 FCFA parce que le transport de la bête du Burkina ou du Mali jusqu’à Abidjan est élevé. Ils y a des barrages sur l’axe routier. Chaque barrage réclame de l’argent. A l’arrivée du camion à Abidjan, il y a une taxe de 150000FCFA autorisant à décharger le véhicule.Le petit espace rudimentaire où les animaux sont stockés à un coût. La police déployée en grand nombre a également un coût. Ces différentes charges informelles pèsent sur le prix de vente. Pour combattre les escrocs et voleurs en tout genre qui pullulent dans ces marchés improvisés et sans loi, les propriétaires mettent en place des systèmes d’auto défense. Gare aux chapardeurs de moutons qui se font prendre. Ils sont tabassés à sang. C’est pourquoi, une fois pris, les voleurs plaident pour être remis dans les mains de la police car « Policier est mieux »