C’est trop triste cette cette image qui montre les milices du président sortant en train de jouer au foot avec la tête de la personne qu’elles ont décapitée. Elle me fait penser aux vidéos de la résidence lors de l’attaque de la demeure du président Laurent Gbagbo en avril 2011. Après avoir exécuté le soldat en faction, l’auteur du crime a frappé du pied le corps de la victime en poussant un hurlement de joie: ” Je t’ai baisé”. Au commencement et à la fin du règne du président sortant, le combat politique a été une succession de drames qui prennent la forme d’assassinats de masse, d’arrestations de masse, de fausses communes de masse, de départs en exil de masse. Un moment où la parole donnée n’est jamais tenue. Une période où le plus fort ne négocie jamais avec le plus faible. La force, les armes , les tueries. Regardez ce qui se passe à M’batto où plus d’une trentaine de jeunes opposants au 3ème mandat ont été exécutés à la machette et à la kalashnikov du lundi 9 au mardi 10 novembre 2020. cela nous ramène aux souvenirs douloureux des massacres du peuple WE à l’ouest de la Côte D’Ivoire en 2010/ 2011. Même RFI, la radio française , s’exprimant sur la situation de guerre qui prévaut en Côte D’Ivoire en ce moment, verse des larmes de crocodile en pointant du doigt les violences qui selon le HCR de l’ONU ont provoqué l’exode de 8000 Ivoiriens, contre 3200, il y a une semaine: 7500 vers le Liberia, 500 au Ghana…”. La Côte D’Ivoire est en guerre. Une guerre qui prend des tournures dangereuses. On ne parle plus de démocratie, encore moins de loi. Une sale guerre ethnique et tribale qui pointe à l’horizon. Union de prière pour une Côte D’Ivoire qui plonge dans la guerre tribale et qui ne trouve pas de médiateur. Ano Nianzou, Journaliste, écrivain .Post du mercredi 11 novembre 2020
Les ravages du troisième mandat
Les effets néfastes du troisième mandat ont pu être observés à Anono. Affrontements entre policiers et manifestants. Tirs de bombes lacrymogènes, chasse à l’homme dans les ruelles du quartier . Barrage des voies avec des pneus et tables enflammées. Il y eu des blessés dont une fillette, transportée au dispensaire d’Anono et des arrestations. Les magasins et le marché étaient fermés. Les manifestations débutées dans la matinée se sont achevées aux environs de 16h. Union de prière pour une Côte D’Ivoire en guerre et qui ne trouve pas de manifestants. Textes, photos et vidéos Ano Nianzou
https://www.youtube.com/watch?v=j6AZvYiIROY
La Côte D’Ivoire s’enfonce dans la guerre.
La décision prise par Alassane Dramane Ouattara de faire le blocus de Bédié et de bon nombre de leaders de l’opposition tels que Assoa Adou, Pascal Affi N’guessan est une erreur politique grave. Cette action violente aura des conséquences imprévisibles sur la Côte D’Ivoire dans les semaines qui viennent.
Au niveau de la paix. On ne peux pas espérer vivre dans la paix et dans la réconciliation, lorsque tous les modèles et référents politiques d’une république sont en prison ou en exil. C’est exactement comme si le chef de l’état achetait des citernes de produits inflammables avec des cartons d’allumettes qu’il distribuait de cour en cour. Assurément le feu va prendre dans une cour , puis dans l’autre et ainsi de suite.
Au niveau économique, c’est exactement comme si le chef de l’état détruisait tous les points stratégiques qui produisent emplois richesses et nourriture: les entreprises ferment. Le chômage bat tous les records. Les banques trainent le pas pour payer les chèques des clients. Elles se barricadent. Les produits vivriers ne parviennent plus sur les marchés. Et quand après mille et détours y arrivent, les prix sont inabordables.
Au niveau touristique, les zones balnéaires sont désertées. A Tabou, Sans Pédro, Bassam , Assinie, les propriétaires ont mis le personnel au chômage technique ou tout simplement fermé.
Au niveau santé et scolaire. Beaucoup de malades perdent la vie parceque les ambulances ne peuvent pas circuler d’une ville à l’autre. Surtout les médicaments manquent et quand ils existent les prix augmentent. Que dire de l’école? La rentrée scolaire qui devait avoir lieu le lundi 9 novembre est reportée au 16 novembre 2020.
Où est la gloire d’un chef d’état qui dirige” un pays mort” ?
Ano Nianzou.Union de prière pour un pays en guerre qui ne trouve pas de médiateur.
Ado n’a aucune chance
Je suis revenu sur les images de la visite du président Wade à Abidjan. Bien souvent nos chefs d’état n’ont pas de culture politique. Ils pensent, une fois au sommet de l’état, que tout leur est permis et qu’ils peuvent rester au pouvoir aussi longtemps qu’ils le souhaitent en alignant les mandats les uns après les autres. Ils ne se rendent pas compte qu’ils ont échoué. Ils n’écoutent pas les clameurs de colère et de souffrances des populations. Ils sont totalement aveugles et sourds. Pour rester au pouvoir ils avancent tête basse en détruisant toute vie sur leur passage. Qui se souvient des prouesses économiques de Blaise Compaoré ? Lorsqu’il s’est rendu compte que ses boulons étaient rouillés… le peuples était assis dans son salon ! Il a quitté le pays qu’il avait dirigé pendant 27 ans comme un voleur de poulet pourchassé par le propriétaire du poulet. Le président Wade était aussi dans cette logique de confiscation du pouvoir en manipulant la constitution de son pays. Après deux mandats 2000 et 2007 il se présente à un troisième en 2012. Il est “tombé” aux oubliettes. Présentement, les troisièmes mandats sont un enfer pour ceux qui s’y aventurent. Alassane Dramane Ouattara n’a aucune chance de réussir à s’installer pour la troisième fois dans le fauteuil présidentiel . Tout simplement, l’on ne peut gouverner un pays sur lequel l’on a aucune emprise. Où chaque personne dans la rue t’insulte et te traite “de menteur” de “violent” de “bourreau” des économiquement faibles. Franchement si j’étais à la place de Ado je prendrais ma famille pour aller tranquillement à Mougins pour éviter l’humiliation qui frappe les présidents qui s’éternisent au pouvoir par un troisième mandat. Ano Nianzou
JB Essis journaliste d’investigation
Retour aux arrestations de masse
Une maman qui cherche son époux enlevé lors de l’arrestation de masse qui a eu lieu au domicile du président Bédié. Elle m’explique: “Je me suis rendue à la DST pour voir mon époux, N’dri Narcisse, directeur de cabinet du président Bédié. On m’a informée qu’il y était . J’ai pris ses médicaments , de la nourriture et quelques vêtements pour les lui remettre. Il n’était pas sur les listes des personnes détenues dans les cellules là-bas. On m’a orienté à la préfecture d’Abobo. Même déception. Je ne l’ai pas retrouvé. Je suis saisie par l’angoisse et l’inquiétude.” Depuis le début de la crise le nombre des personnes arrêtées lors des manifestations a atteint un niveau record. 400 arrestations ? 700 ? 1000 ? Nul ne peut vous donner un chiffre exact. Nul ne peut vous dire où elles sont incarcérées. De quoi se nourrissent-elles ? Comment se soignent-elles. A quelle porte frapper pour leur rendre visites? Pis aucun avocat n’a accès à ces personnes arrêtées dans des conditions rocambolesques! Nous sommes exactement dans le contexte de la crise de 2011, lorsque les rebelles soutenus par l’armée française sont devenus les hommes forts à Abidjan. Les arrestations se faisaient à la pelle. Chaque faction rebelle avait” sa prison” soit dans une cour commune à Abobo chez le commandant Ferey par exemple, soit dans une forêt soit dans un bâtiment administratif. Très peu de ces prisonniers” clandestins” ont survécu à ses tragiques moments. Si le pouvoir se laisse aller dans le sens des arrestations massives et abusives comme en 2011, la Côte d’Ivoire court vers une catastrophe. Il est donc impératif que les organisations humanitaires et la communauté internationale ouvrent les yeux sur le sujet pour convaincre les hommes du pouvoir au respect des droits humains. Ano Nianzou
La gestapo
Il est bon de faire une relecture de l’histoire. Le mot gestapo fait peur.. Elle a été un outil de répression pour imposer le régime Nazi . Elle arrive chez vous , vous arrête et vous embarque dans un lieu inconnu. Les responsables de cette police ont été arrêtés et jugés à la chute d’Hitler. Que ceux qui sont au pouvoir et qui adhèrent aux pratiques dignes de la gestapo se ressaisissent. Le pouvoir passe. Le pays reste. Il ne sert à rien de se rendre dans les familles avec des véhicules de guerre, des armes de guerre, des casques de guerre, des tenues qui font penser aux sorciers et aux diables pour terroriser vieillards , femmes enfants et petits enfants. Parce que tout le cinéma, toute la violence , la peur que l’on inflige aux autres, s’arrêtent un jour. Vous voilà tout seul à vous cacher le visage et à longer les murs car vous vous êtes comportés en gestapo un moment de votre vie. Tout ce que le pouvoir en place inflige aux populations , n’est pas digne d’une démocratie, d’un pays de lois. Pourquoi tant de violences? Comment peut-on s’introduire à la résidence d’une personne âgée, l’humilier , le traumatiser parce qu’il ne partage votre avis ? Comment peut-on encercler des familles entières parce que le chef de famille est d’un bord politique diffèrent du votre ?
Trop c’est trop. Les présidents africains doivent se ressaisir et apprendre à aimer et à respecter ceux qui ne pensent pas comme eux , ceux qui ne mangent pas à la même table qu’eux, ceux qui ne parlent pas la même langue qu’eux.
Images d’archive et textes de Ano Nianzou
Triste fin de règne
Ce que nous avons vécu et continuons de vivre est une cicatrice incrustée dans la peau des uns et des autres. En dessous de la peau, il y a cette blessure que nous ressentons chaque jour parceque la plaie s’est refermée sans être guérie. Laisse-moi chanter. C’est mon calmant…C’est ma façon de me soigner. Je me suis levé et j’ai entonné la chanson: “Quand je regarde la montagne, quand je regarde la vallée, quand je regarde la mer, Seigneur tu es grand”. In Sous les bombes de Charkozy .Editions Harmattan Paris 2013
Oui le Seigneur est grand. Il fait les choses avec son propre timing. Mais toujours il répond à nos supplications. Merci Seigneur pour ce que tu as commencé pour la paix dans mon pays.. No Comment. Ano Nianzou Abidjan, dans un pays en guerre où l’on ne trouve pas de médiateur.