Ado n’a aucune chance

Je suis revenu sur les images de la visite du président Wade à Abidjan. Bien souvent nos chefs d’état n’ont pas de culture politique. Ils pensent, une fois au sommet de l’état, que tout leur est permis et qu’ils peuvent rester au pouvoir aussi longtemps qu’ils le souhaitent en alignant les mandats les uns après les autres. Ils ne se rendent pas compte qu’ils ont échoué. Ils n’écoutent pas les clameurs de colère et de souffrances des populations. Ils sont totalement aveugles et sourds. Pour rester au pouvoir ils avancent tête basse en détruisant toute vie sur leur passage. Qui se souvient des prouesses économiques de Blaise Compaoré ? Lorsqu’il s’est rendu compte que ses boulons étaient rouillés… le peuples était assis dans son salon ! Il a quitté le pays qu’il avait dirigé pendant 27 ans comme un voleur de poulet pourchassé par le propriétaire du poulet. Le président Wade était aussi dans cette logique de confiscation du pouvoir en manipulant la constitution de son pays. Après deux mandats 2000 et 2007 il se présente à un troisième en 2012. Il est “tombé” aux oubliettes. Présentement, les troisièmes mandats sont un enfer pour ceux qui s’y aventurent. Alassane Dramane Ouattara n’a aucune chance de réussir à s’installer pour la troisième fois dans le fauteuil présidentiel . Tout simplement, l’on ne peut gouverner un pays sur lequel l’on a aucune emprise. Où chaque personne dans la rue t’insulte et te traite “de menteur” de “violent” de “bourreau” des économiquement faibles. Franchement si j’étais à la place de Ado je prendrais ma famille pour aller tranquillement à Mougins pour éviter l’humiliation qui frappe les présidents qui s’éternisent au pouvoir par un troisième mandat. Ano Nianzou

Le troisième mandat n’a pas arrangé Wade
On ne peux pas faire confiance aux généraux pour rester au pouvoir. Ils ont souvent des réactions surprenantes
Une prière pour maître Bailly(lunettes noires au centre). Depuis avril 2011, il est en prison. Sa faute: il faisait partie de la garde rapprochée du président Laurent Gbagbo
“Le temps passé ne s’oublie jamais” dit la chanson
Un président est toujours applaudi, adulé , chanté…Tout cela n’est que façade.

Retour aux arrestations de masse

Une maman qui cherche son époux enlevé lors de l’arrestation de masse qui a eu lieu au domicile du président Bédié. Elle m’explique: “Je me suis rendue à la DST pour voir mon époux, N’dri Narcisse, directeur de cabinet du président Bédié. On m’a informée qu’il y était . J’ai pris ses médicaments , de la nourriture et quelques vêtements pour les lui remettre. Il n’était pas sur les listes des personnes détenues dans les cellules là-bas. On m’a orienté à la préfecture d’Abobo. Même déception. Je ne l’ai pas retrouvé. Je suis saisie par l’angoisse et l’inquiétude.” Depuis le début de la crise le nombre des personnes arrêtées lors des manifestations a atteint un niveau record. 400 arrestations ? 700 ? 1000 ? Nul ne peut vous donner un chiffre exact. Nul ne peut vous dire où elles sont incarcérées. De quoi se nourrissent-elles ? Comment se soignent-elles. A quelle porte frapper pour leur rendre visites? Pis aucun avocat n’a accès à ces personnes arrêtées dans des conditions rocambolesques! Nous sommes exactement dans le contexte de la crise de 2011, lorsque les rebelles soutenus par l’armée française sont devenus les hommes forts à Abidjan. Les arrestations se faisaient à la pelle. Chaque faction rebelle avait” sa prison” soit dans une cour commune à Abobo chez le commandant Ferey par exemple, soit dans une forêt soit dans un bâtiment administratif. Très peu de ces prisonniers” clandestins” ont survécu à ses tragiques moments. Si le pouvoir se laisse aller dans le sens des arrestations massives et abusives comme en 2011, la Côte d’Ivoire court vers une catastrophe. Il est donc impératif que les organisations humanitaires et la communauté internationale ouvrent les yeux sur le sujet pour convaincre les hommes du pouvoir au respect des droits humains. Ano Nianzou

La gestapo

Il est bon de faire une relecture de l’histoire. Le mot gestapo fait peur.. Elle a été un outil de répression pour imposer le régime Nazi . Elle arrive chez vous , vous arrête et vous embarque dans un lieu inconnu. Les responsables de cette police ont été arrêtés et jugés à la chute d’Hitler. Que ceux qui sont au pouvoir et qui adhèrent aux pratiques dignes de la gestapo se ressaisissent. Le pouvoir passe. Le pays reste. Il ne sert à rien de se rendre dans les familles avec des véhicules de guerre, des armes de guerre, des casques de guerre, des tenues qui font penser aux sorciers et aux diables pour terroriser vieillards , femmes enfants et petits enfants. Parce que tout le cinéma, toute la violence , la peur que l’on inflige aux autres, s’arrêtent un jour. Vous voilà tout seul à vous cacher le visage et à longer les murs car vous vous êtes comportés en gestapo un moment de votre vie. Tout ce que le pouvoir en place inflige aux populations , n’est pas digne d’une démocratie, d’un pays de lois. Pourquoi tant de violences? Comment peut-on s’introduire à la résidence d’une personne âgée, l’humilier , le traumatiser parce qu’il ne partage votre avis ? Comment peut-on encercler des familles entières parce que le chef de famille est d’un bord politique diffèrent du votre ?

Trop c’est trop. Les présidents africains doivent se ressaisir et apprendre à aimer et à respecter ceux qui ne pensent pas comme eux , ceux qui ne mangent pas à la même table qu’eux, ceux qui ne parlent pas la même langue qu’eux.

Images d’archive et textes de Ano Nianzou

Laurent Gbagbo dans tout son cheminement politique a été pour le dialogue. Il ne rejette pas parceque vous ne partagez pas les mêmes principes
Abdourahmane Sangaré et Affi N’guessan lors de l’accueil du président Wade. Ce dernier a voulu s’éterniser au pouvoir. Vous connaissez la suite.
Cet homme était l’un des cerveaux de la rébellion. Cependant Laurent Gbagbo l’accueillait à bras ouverts. Soro lui-même a fait des témoignages sur la qualité de ses rapports avec le président Laurent Gbagbo

Triste fin de règne

Ce que nous avons vécu et continuons de vivre est une cicatrice incrustée dans la peau des uns et des autres. En dessous de la peau, il y a cette blessure que nous ressentons chaque jour parceque la plaie s’est refermée sans être guérie. Laisse-moi chanter. C’est mon calmant…C’est ma façon de me soigner. Je me suis levé et j’ai entonné la chanson: “Quand je regarde la montagne, quand je regarde la vallée, quand je regarde la mer, Seigneur tu es grand”. In Sous les bombes de Charkozy .Editions Harmattan Paris 2013

Oui le Seigneur est grand. Il fait les choses avec son propre timing. Mais toujours il répond à nos supplications. Merci Seigneur pour ce que tu as commencé pour la paix dans mon pays.. No Comment. Ano Nianzou Abidjan, dans un pays en guerre où l’on ne trouve pas de médiateur.

J’ai pris cette photo le 2 mai 2010.Cela fait 10 ans. Le maire de Yopougon, Affi N’guessan, Laurent Gbagbo, Kone Boubacar. L’image me ramène à un proverbe: “Entre l’écorce et l’arbre....
Laurent Gbagbo très proche de son pays et de sa culture.
J’aime bien cette photo avec en arrière plan feu Aboudrahamane Sangaré. Je lui avais posé lors d’une conférence de presse la question de savoir si son frère Laurent Gbagbo avait des chances de sortir du pénitencier de La Haye. .Il m’a dit ceci:” Je ne saurai vous dire ni le jour, ni l’heure, mais Laurent sortira de prison très bientôt”
Dix années de prison. Dix années d’espérance. Un peuple debout dans sa diversité. Toutes les ethnies confondues , mêlées les unes aux autres attendant Laurent Gbagbo . Textes , vidéos et photos tirés des images d’archive par Ano Nianzou. Conseiller du président Laurent Gbagbo pour la documentation et internet;  écrivain, journaliste auteur de “Sous les bombes de Charkozy”, “Ciel bleu et cocotier”, “le temps des mangues, des tourterelles et des fleurs” “Sous le règne du cabri-corne”

Les médiateurs en fuite

Un pays en guerre où l’on ne trouve pas de médiateurs pour réunir les parties en conflit https://www.youtube.com/watch?v=7g8DWOgNaCs&feature=youtu.be

JJ-16:Verba Volant Scripta Manent

Oh honte à la communauté internationale ! Mystification, manipulation, falsification, deux poids deux mesures. L’ONU, La CEDEAO, UNION EUROPEENNE, UEMOA, BANQUE MONDIALE, LE FONDS MONETAIRE INTERNATIONALE…Toutes ces organisations qui avaient investi milliards et milliards en armes , chars, bombardiers et hélicoptères, pour chasser Laurent Gbagbo de la scène politique avec des faux arguments, croulent sous le poids de la honte. Honte d’avoir fait torturer et emprisonner pendant 8 années un innocent. Dans le même temps elles ferment les yeux sur les agissements inconcevables d’un homme d’état qui ne respecte pas la constitution de son pays, mène la chasse à l’homme, recrute une armée parallèle. Met son pays à feu et à sang. La communauté internationale ne dit absolument rien. Elle a perdu son latin. Elle ne voit rien .Elle n’entend rien.

La Gambie sous Yaya Jammeh vivait dans un contexte similaire au notre. La communauté internationale a fait pression de manière claire et ouverte, l’obligeant à quitter le pouvoir pour s’exiler en Guinée Equatoriale en janvier 2017. Le département d’état et celui du trésor américain sont entrés dans la danse. Washington a interdit l’accès sur son territoire à Yaya Jammeh au motif qu’il avait mis en place “un système en vue de piller son pays et de siphonner les caisses de l’état à son profit personnel.” Son épouse Yahya Jammeh a eu ses fonds bloqués” pour avoir utilisé une fondation caritative et des organismes de bienfaisance comme couverture pour faciliter le transfert illicite de fonds à son mari( In JA 16 septembre 2020)”

La Côte d’Ivoire est à feu et à sang. L’homme au pouvoir est leur copain . Motus et bouche cousue. On a rien vu. On n’a rien entendu. Après tout que représentent 100 morts et 400 arrestations de jeunes qui disent “non au troisième mandat”? Ma conclusion est celle-ci : Le président Laurent Gbagbo a fait sa part, a chacun de faire la sienne afin que le troisième mandat ne s’impose à notre pays.

Pour forcer le président Laurent Gbagbo à négocier avec avec les forces rebelles, la communauté internationale avait déployé des chars pour la protection de Alassane Ouattara et de Soro Guillaume
A l’époque nous tombions des nues. Tant de véhicules de guerre convoyés par L’ONU pour protéger les meneurs d’une rébellion qui endeuille un pays !
En ce jour 30 octobre 2020, à la veille d’une élection pour un troisième mandat qui met le pays à feu et à sang, la question est posée de savoir où est l’ONU ? Où sont ses chars ? Où sont ses soldats pléthoriques ?
Cela étant les ivoiriens doivent être réalistes. Ils doivent prendre en main leur destinée sans compter sur Pierre ou Paul. Leur pays leur appartient.

Textes , Photos et vidéos: Ano Nianzou. Post du 30 octobre 2020