Le maquis Notre Dame porte un nom célèbre. Il est situé non loin de la grande église, Notre Dame de Treichville. L’une des toutes premières églises de Côte D’Ivoire. Toutes les prestigieuses personnalités qui ont constitué le socle de la foi catholique ont prié dans cette grande bâtisse qui fait penser à un grand hall de gare européen. Le maquis Notre Dame a été monté par un écrivain célèbre dans le monde Bernard Belin Dadié. C’est en ce lieu que j’ai posé mon sac à dos contenant mon matériel de reportage pour savourer la bonne sauce graine onctueuse et lourde, accompagnée de machoiron fumé et foutou
Un septuagénaire , de retour dans son pays après un long séjour en France, ne pouvant plus supporter la dureté du soleil sur la tête lance la mode du “Double Chapeau”. Il explique à www.anonianzou.com ceci:” Quand tu as Double Chapeau, ta tête résiste à la chaleur. Les gens me regarde avec curiosité, mais quand j’ai les deux chapeaux, je ne sens plus la dureté du soleil sur le cuir chevelu
J’ai été très attristé de lire l’arrestation de Arlette Zatté journaliste en ligne, venue de France pour couvrir l’arrivée de papy Laurent Gbagbo dans son pays après 10 années passées dans le pénitencier de la communauté internationale. Je l’ai rencontrée au pavillon présidentiel et je lui ai tendu mon micro. Son interview est de grande qualité. Elle est intelligente. Belle. Elle s’exprime bien. J’ai pris le temps de transcrire ses réponses. Dès le départ, je lui ai posé la question suivante :
-Comment tu t’appelles ?
Réponse :”Mon nom n’est pas bon. C’est Arlette Zatté. Je viens de Paris”. Sur le champ je n’ai pas fait attention à sa réponse : « Mon nom n’est pas bon ». C’est lorsque la nouvelle de son arrestation m’est parvenue que j’ai réalisé que « son nom n’est pas bon »
Deuxième question : “Donne moi tes impressions sur le grand évènement que nous allons vivre ?”
Réponse : “On a eu gain de cause. C’est la réhabilitation de tous les Ivoiriens qui ont cru à la vision et aux valeurs que porte le président Laurent Gbagbo. C’est dire que nous n’avons pas fait le mauvais choix de l’accompagner dans ce qu’il veut faire pour la Côte D’Ivoire. Ce moment est un grand jour. C’est le départ d’une nouvelle histoire où tous les enfants de Côte D’Ivoire vont s’asseoir, vont parler et passer à autre chose. La venue du président Laurent Gbagbo, c’est finalement la fin du colonialisme des temps modernes. Le président Laurent Gbagbo a su briser cette chaîne. C’est un moment historique. A 15 h30, les hommes qui ont cru en lui, qui savent que c’est un grand homme digne qui est resté la tête haute seront là pour lui dire merci. Merci parce qu’il est l’homme qu’il faut. Il n’a pas baissé les bras. Parcequ’il est parti à la CPI avec seulement un pantalon et une chemise ; aujourd’hui il revient dans l’étoffe de la gloire, dans la dignité mais surtout humblement pour dire qu’il apprécie les cris et l’amertume de son peuple. C’est pourquoi la plus belle chose aujourd’hui est d’être là
Depuis l’arrivée de papy Laurent Gbagbo des idées me sont venues en tête : le voir, le toucher, l’accompagner dans ses déplacements, l’applaudir. Parceque, comme des milliers d’Ivoiriens, je n’arrive pas à croire que cet homme qui est assis dans sa voiture et lève ses mains en signe de V de la victoire est bien le président Laurent Gbagbo, une personnalité qui porte l’espérance d’une vie meilleur pour chacun de nous.
Je me dis aussi que l’homme n’a pas atteint son objectif de base : unir son pays, dépasser les frontières ethniques et tribales, ouvrir les barrières artificielles positionnées sur chaque parcelle du territoire. Sans oublier l’aspect terre à terre : la nourriture. Le travail. La santé. L’école. La justice. Pour tous. J’ai moi-même constaté sur le terrain, lors de ma tournée marathon sur les traces de Papy Laurent Gbagbo, à Gagnoa, Blouzon et Mama que le pays, depuis ses longues années d’emprisonnement à La Haye, est plongé dans la misère : partout ce sont de vieilles baraques couvertes de plastique noir, des rues transformées en ravins, des habitations imbibées de poussière ocre et la violence cultivée par une jeunesse sans espoir, entièrement démunie, affamée et dévoreuse de chats , chiens et autres corbeaux
Pendant que je pourchassais mon papy du siècle, avec ma caméra et mon appareil photo pour produire vidéos et photos, et cela dans des conditions époustouflantes et épouvantables, j’ai vu sur le bas-côté de la route, une vieille bâchée avec un bœuf volumineux à l’arrière. Intrigué je me suis approché du véhicule. Un vieillard de ma génération, de grande taille portant un boubou marron avait posé sa natte en bordure de la chaussée pour la prière. Il était musulman. Il se rendait à Mama, m’a-t-il confié, pas simplement pour vérifier si Laurent Gbagbo est vraiment là, mais surtout lui porter de la nourriture. C’est une leçon pour moi. Elle m’apprend que l’avenir de notre pays reste encore un grand combat à mener avec désintéressement : Il ne faut pas penser que Papy Laurent Gbagbo est arrivé avec le « temps du gâteau à partager ». Il ne faut pas simplement s’arrêter au temps du spectacle c’est dire « voir Gbagbo et le toucher ». Bien au contraire ! Demeurons dans le temps des privations et de la continuation de la lutte. Il a été victime d’une injustice à l’échelle mondiale. Que devons nous faire pour l’aider à surpasser le traumatisme qu’il porte ? Quelles actions devons-nous poser pour l’aider à reprendre la place que la communauté internationale lui a volée dans la gouvernance de notre pays ?
Il n’y a pas de choix à faire. Il faut être là. Il faut continuer la lutte à ses côtés sans récrimination. Il faut surtout porter, chacun à son petit niveau, les moyens pour la lutte comme l’a fait le vieil homme près de la « bâchée »
Ano Nianzou
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N’Dri Narcisse est le directeur de cabinet du président Henri Konan Bédié. Il a été arrêté dans la résidence du président Henri Konan Bédié lors de la crise du troisième mandat du président Alassane Dramane Ouattara. On se souvient que le pouvoir avait déployé les forces de sécurité pour faire arrêter les proches du sphinx de Daoukro.
Serges Koffi est un talentueux journaliste. Il a été arrêté sur dénonciation à Yopougon, il y a plus d’une année de cela. Les circonstances de son arrestation et de sa détention ont provoqué un choc dans les consciences. Il avait été enchainé à une moto KTM pendant plusieurs jours.
Le président Laurent Gbagbo arrêté en 2011 par les forces françaises et onusiennes coalisées n’a recouvré son entière liberté que le 17 juin 2021, date de son retour au pays natal.
Prions pour les prisonniers politiques. Ceux qui sont sortis des prisons. Ceux qui y sont toujours maintenus .
Blouzon est un petit village en pays bété. C’est là que repose Maman Gado Marguerite. En son temps , Laurent Gbagbo avait déposé une demande d’autorisation devant la procureure Fatou Bensouda pour aller enterrer sa mère. Mais la CPI n’avait pas donné de suite favorable. Blouzon comme bon nombre de villages de la région souffre du non-développement: la piste reste impraticable en saison pluvieuse. La grande majorité des jeunes n’a pas d’emploi. Ceux-ci avaient placé de l’espoir en Laurent Gbagbo. Malheureusement le coup d’état de la France en avril 2011 a mis fin à leur espoir en un avenir meilleur
L’attente a été très longue à Blouzon. Je suis arrivé dans le village à 7 H pour y repartir à 17 H soit dix heures de temps. La foule compacte l’attendait le long de la route. Elle barrait le passage depuis l’autoroute du Nord pour obliger son cortège à s’arrêter. Les populations voulaient voir Laurent Gbagbo. Absolument. D’un arrêt à l’autre cala avait pris du temps. A Blouzon même, les habitants étaient déjà sur pied à mon arrivée. Je suis rentré dans la cour familiale. Le chef du village était en concertation avec ses notable. Ils échangeaient sur la manière de réserver le meilleur accueil au prisonnier le plus célèbre de la terre d’Afrique.
Dans l’attente, assis dans le grand salon familial, j’ai fait connaissance avec Diané Gbagbo. L’homme est un Iman connu de tous pour son courage. Considéré comme ” Un ami de Laurent Gbagbo”, Il avait été arrêté en avril 2011 par les FRCI. Bien que de grande taille, ses kidnappeurs l’avaient enfoncé dans le coffre arrière de leur véhicule pour le transporter d’un com-zone à l’autre. Il a même été chassé de la mosquée au motif qu’ Il était pro-Gbagbo. Aujourd’hui les deux Com-Zones qui l’avaient torturé ont fini dans la déchéance. Le premier “Tracteur” atteint de folie marchait nu dans la rue avant de disparaitre. Le second dont le nom m’échappe, a été éliminé par ses propres “camarades” à un barrage de fortune qu’il avait installé le long de la route pour extorquer de l’argent aux automobilistes. Quelques temps avant l’arrivée du Président Laurent Gbagbo à Blouzon, le service de sécurité a demandé que nous sortions de la cour familiale pour laisser Laurent Gbagbo pleurer sa défunte mère dans la plus stricte intimité
Je suis arrivé le samedi 26 juin 2021 à Gagnoa. J’ai passé la nuit dans la ville. Je pars à Blouzon ce matin . C’est dans ce petit village que le Président Laurent Gbagbo viendra se recueillir et prier pour sa maman , Marguerite Gado.