Papy Abekan: on préfère ce qui vient de l’extérieur

Lors de la messe du dimanche 4 juillet 2021, concélébrée par l’évêque d’Abengourou, Mgr Boniface Ziri et le père Abekan Norbert Eric ,curé de la paroisse de la Sainte Famille de la Rivièra2, L’AFEC a été à l’honneur( Association des femmes de l’église catholique).

Papy Abekan demande aux femmes de l’église catholique de se regrouper pour former une organisation solidaire et puissante pour porter et partager la parole de Dieu. Et cela de manière pratique: des femmes qui surmontent les petites divisions internes et qui se fixent des objectifs de développements concrets par la construction des écoles et des hôpitaux; en créant des entreprises rentables.

Lire la vidéo sur www.anonianzou.com et la partager

Une bonne sauce graine lourde et onctueuse

Le maquis Notre Dame porte un nom célèbre. Il est situé non loin de la grande église, Notre Dame de Treichville. L’une des toutes premières églises de Côte D’Ivoire. Toutes les prestigieuses personnalités qui ont constitué le socle de la foi catholique ont prié dans cette grande bâtisse qui fait penser à un grand hall de gare européen. Le maquis Notre Dame a été monté par un écrivain célèbre dans le monde Bernard Belin Dadié. C’est en ce lieu que j’ai posé mon sac à dos contenant mon matériel de reportage pour savourer la bonne sauce graine onctueuse et lourde, accompagnée de machoiron fumé et foutou

Ano Nianzou. Post du 8 juillet 2021

La mode du Double Chapeaux est lancée

Un septuagénaire , de retour dans son pays après un long séjour en France, ne pouvant plus supporter la dureté du soleil sur la tête lance la mode du “Double Chapeau”. Il explique à www.anonianzou.com ceci:” Quand tu as Double Chapeau, ta tête résiste à la chaleur. Les gens me regarde avec curiosité, mais quand j’ai les deux chapeaux, je ne sens plus la dureté du soleil sur le cuir chevelu

Grande surprise et tristesse chez les “Gor”

Arlette Zatté a été arrêtée

J’ai été très attristé de lire l’arrestation de Arlette Zatté journaliste en ligne, venue de France pour couvrir l’arrivée de papy Laurent Gbagbo dans son pays après 10 années passées dans le pénitencier de la communauté internationale. Je l’ai rencontrée au pavillon présidentiel et je lui ai tendu mon micro. Son interview est de grande qualité. Elle est intelligente. Belle. Elle s’exprime bien. J’ai pris le temps de transcrire ses réponses. Dès le départ, je lui ai posé la question suivante :

-Comment tu t’appelles ?

Réponse :”Mon nom n’est pas bon. C’est Arlette Zatté. Je viens de Paris”. Sur le champ je n’ai pas fait attention à sa réponse : « Mon nom n’est pas bon ». C’est lorsque la nouvelle de son arrestation m’est parvenue que j’ai réalisé que « son nom n’est pas bon »

Deuxième question : “Donne moi tes impressions sur le grand évènement que nous allons vivre ?”

Réponse : “On a eu gain de cause. C’est la réhabilitation de tous les Ivoiriens qui ont cru à la vision et aux  valeurs que porte le président Laurent Gbagbo. C’est dire que nous n’avons pas fait le mauvais choix de l’accompagner dans ce qu’il veut faire pour la Côte D’Ivoire. Ce moment est un grand jour. C’est le départ d’une nouvelle histoire où tous les enfants de Côte D’Ivoire vont s’asseoir, vont parler et passer à autre chose. La venue du président Laurent Gbagbo, c’est finalement la fin du colonialisme des temps modernes. Le président Laurent Gbagbo a su briser cette chaîne. C’est un moment historique. A 15 h30, les hommes qui ont cru en lui, qui savent que c’est un grand homme digne qui est resté la tête haute seront là pour lui dire merci. Merci parce qu’il est l’homme qu’il faut. Il n’a pas baissé les bras. Parcequ’il est parti à la CPI avec seulement un pantalon et une chemise ; aujourd’hui il revient dans l’étoffe de la gloire, dans la dignité mais surtout humblement pour dire qu’il apprécie les cris et l’amertume de son peuple. C’est pourquoi la plus belle chose aujourd’hui est d’être là

Vidéo et transcription de Ano Nianzou

Post du 2 juin2021.

L’histoire du vieil homme, du bœuf et de la bâchée

Depuis l’arrivée de papy Laurent Gbagbo des idées me sont venues en tête : le voir, le toucher, l’accompagner dans ses déplacements, l’applaudir. Parceque, comme des milliers d’Ivoiriens, je n’arrive pas à croire que cet homme qui est assis dans sa voiture et lève ses mains en signe de V de la victoire est bien le président Laurent Gbagbo, une personnalité qui porte l’espérance d’une vie meilleur pour chacun de nous.

Je me dis aussi que l’homme n’a pas atteint son objectif de base : unir son pays, dépasser les frontières ethniques et tribales, ouvrir les barrières artificielles positionnées sur chaque parcelle du territoire. Sans oublier l’aspect terre à terre : la nourriture. Le travail. La santé. L’école. La justice. Pour tous. J’ai moi-même constaté sur le terrain, lors de ma tournée marathon sur les traces de Papy Laurent Gbagbo, à Gagnoa, Blouzon et Mama que le pays, depuis ses longues années d’emprisonnement à La Haye, est plongé dans la misère : partout ce sont de vieilles baraques couvertes de plastique noir, des rues transformées en ravins, des habitations imbibées de poussière ocre et la violence cultivée par une jeunesse sans espoir, entièrement démunie, affamée et dévoreuse de chats , chiens et autres corbeaux

Pendant que je pourchassais mon papy du siècle, avec ma caméra et mon appareil photo pour produire  vidéos et photos, et cela dans des conditions époustouflantes et épouvantables, j’ai vu sur le bas-côté de la route, une vieille bâchée avec un bœuf volumineux à l’arrière. Intrigué je me suis approché du véhicule. Un vieillard de ma génération, de grande taille portant un boubou marron avait posé sa natte en bordure de la chaussée pour la prière. Il était musulman. Il se rendait à Mama, m’a-t-il confié, pas simplement pour vérifier si Laurent Gbagbo est vraiment là, mais surtout lui porter de la nourriture. C’est une leçon pour moi. Elle m’apprend que l’avenir de notre pays reste encore un grand combat à mener avec désintéressement : Il ne faut pas penser que Papy Laurent Gbagbo est arrivé avec le « temps du gâteau à partager ». Il ne faut pas simplement s’arrêter au temps du spectacle c’est dire « voir Gbagbo et le toucher ». Bien au contraire ! Demeurons dans le temps des privations et de la continuation de la lutte. Il a été victime d’une injustice à l’échelle mondiale. Que devons nous faire pour l’aider à surpasser le traumatisme qu’il porte ? Quelles actions devons-nous poser pour l’aider à reprendre la place que la communauté internationale lui a volée dans la gouvernance de notre pays ?

Il n’y a pas de choix à faire. Il faut être là. Il faut continuer la lutte à ses côtés sans récrimination. Il faut surtout porter, chacun à son petit niveau, les moyens pour la lutte comme l’a fait le vieil homme près de la «  bâchée »

Ano Nianzou

Suivre l’actualité de Laurent Gbagbo en temps réel sur www.anonianzou.com

Qui a mangé le chat du boutiquier


NE MANGEZ PAS LE CHAT DU BOUTIQUIER
Mes reportages sur Gagnoa, Blouzon et Mama ont pris fin le mardi 29 juin 2021. Je voulais repartir à Mama ce mardi pour faire une dernière vidéo. Voir si les milliers de personnes qui s’étaient déplacées dans le village en espérant toucher Papy Laurent Gbagbo y étaient toujours et recueillir leurs témoignages. Mais j’étais épuisé et j’ai décidé de rentrer à ma base à Abidjan.
Tout le long du séjour, mes frères et sœurs de la communauté catholique du Chemin-Neuf m’ont accueilli en m’offrant le gîte et le couvert. J’avais cheminé avec eux dans le passé pendant une quinzaine d’années. Je garde de bons souvenirs d’eux. Leur charisme porte sur l’unité dans la famille. Avant de partir, je me suis rendu dans le modeste bureau du Père Guy-Serges pour lui dire merci de l’accueil et surtout lui demander de me bénir. Je me suis mis à genou et il a prié pour moi. Je lui ai demandé la route. Il me l’a donnée à moitié. Il a ajouté : « Mon papa, garde ta confiance dans le Seigneur. Il agira. Avance sans crainte…».
Cette bénédiction, ce bref moment où je me suis mis à genou devant le jeune prête m’a rempli de l’énergie qui me manquait pour continuer mon voyage sur Abidjan. J’ai voyagé dans un car UTB. Je me suis encore une fois rendu compte de la complexité de l’être humain. Il se contredit en permanence en faisant le contraire de ce qu’il dit : ma voisine s’énerve parceque le car roule doucement ; en même temps elle demande au chauffeur « une pause pipi ». Tout le monde en profite pour se diriger vers la broussaille. Un autre voisin a payé un seul ticket, mais il occupe les deux sièges. Un siège pour lui et l’autre siège pour ses jambes et ses volumineux bagages. Sa voisine est restée assise sur une seule fesse tout le long du voyage. Elle ne voulait pas de palabre !
Un autre voisin, voyageait avec son neveu âgé de 8 ans. Il faisait sans cesse des récriminations à l’enfant. Je ne comprenais pas pourquoi. Je suis même intervenu pour lui expliquer que tous les enfants étaient comme ça et qu’il devait être moins rustre avec le petit. Il m’a répondu : « Le vieux tu vas le connaître ». Je l’ai effectivement connu quand il a fait pipi sur mon siège lorsque je me suis déplacé pour acheter de la banane braisée avec des arachides. Sans compter l’usage intempestif du téléphone portable. On appelle tout le temps. On s’exprime haut et fort. C’est ainsi que le passager installé sur le siège devant moi avait un problème sérieux. Il a appelé son cousin à qui, il a confié sa maison à son absence. Ce dernier l’informe qu’il n’y a plus de gaz à la maison pour préparer le repas. Il est en colère : « Vous avez préparé éléphant avec le gaz ou quoi ? ». L’autre répond : « Les autres cousins qui sont venus dans la maison à ton absence ont utilisé le gaz pour préparé un chat qu’ils ont tué dans le quartier ». Mon voisin toujours en colère explose : « J’espère que ce n’est pas le chat du boutiquier. Vous aurez affaire à moi si vous mangez son chat. C’est lui qui nous donne crédit ! ». Je relisais mes vidéos sur mon téléphone portable. Ma voisine une dame âgée, d’une curiosité à la limite de la normale, a collé son regard sur mon écran. J’ai préféré lui faciliter la lecture en plaçant les écouteurs à son oreille et le téléphone dans la main. Elle est béthé, la vidéo qui portait sur le séjour de papy Gbagbo à Mama la captivait.
Parti de Gagnoa à 12h30, je suis arrivé à Abidjan à 19 H30.Le car roulait doucement. Il y avait beaucoup de dos d’âne érigés aux entrées des villages.
Ano Nianzou
Post du mardi 29 mars 2021
 
 
 
 

Prière pour N’dri Narcisse et Serges Koffi

N’Dri Narcisse est le directeur de cabinet du président Henri Konan Bédié. Il a été arrêté dans la résidence du président Henri Konan Bédié lors de la crise du troisième mandat du président Alassane Dramane Ouattara. On se souvient que le pouvoir avait déployé les forces de sécurité pour faire arrêter les proches du sphinx de Daoukro.

Serges Koffi est un talentueux journaliste. Il a été arrêté sur dénonciation à Yopougon, il y a plus d’une année de cela. Les circonstances de son arrestation et de sa détention ont provoqué un choc dans les consciences. Il avait été enchainé à une moto KTM pendant plusieurs jours.

Le président Laurent Gbagbo arrêté en 2011 par les forces françaises et onusiennes coalisées n’a recouvré son entière liberté que le 17 juin 2021, date de son retour au pays natal.

Prions pour les prisonniers politiques. Ceux qui sont sortis des prisons. Ceux qui y sont toujours maintenus .

Post de Ano Nianzou

Gagnoa le 29 juin 2021

Blouzon: “Pas d’espoir pour les jeunes”

Blouzon est un petit village en pays bété. C’est là que repose Maman Gado Marguerite. En son temps , Laurent Gbagbo avait déposé une demande d’autorisation devant la procureure Fatou Bensouda pour aller enterrer sa mère. Mais la CPI n’avait pas donné de suite favorable. Blouzon comme bon nombre de villages de la région souffre du non-développement: la piste reste impraticable en saison pluvieuse. La grande majorité des jeunes n’a pas d’emploi. Ceux-ci avaient placé de l’espoir en Laurent Gbagbo. Malheureusement le coup d’état de la France en avril 2011 a mis fin à leur espoir en un avenir meilleur

Laurent Gbagbo rentre en Triomphe à Blouzon

L’attente a été très longue à Blouzon. Je suis arrivé dans le village à 7 H pour y repartir à 17 H soit dix heures de temps. La foule compacte l’attendait le long de la route. Elle barrait le passage depuis l’autoroute du Nord pour obliger son cortège à s’arrêter. Les populations voulaient voir Laurent Gbagbo. Absolument. D’un arrêt à l’autre cala avait pris du temps. A Blouzon même, les habitants étaient déjà sur pied à mon arrivée. Je suis rentré dans la cour familiale. Le chef du village était en concertation avec ses notable. Ils échangeaient sur la manière de réserver le meilleur accueil au prisonnier le plus célèbre de la terre d’Afrique.

Dans l’attente, assis dans le grand salon familial, j’ai fait connaissance avec Diané Gbagbo. L’homme est un Iman connu de tous pour son courage. Considéré comme ” Un ami de Laurent Gbagbo”, Il avait été arrêté en avril 2011 par les FRCI. Bien que de grande taille, ses kidnappeurs l’avaient enfoncé dans le coffre arrière de leur véhicule pour le transporter d’un com-zone à l’autre. Il a même été chassé de la mosquée au motif qu’ Il était pro-Gbagbo. Aujourd’hui les deux Com-Zones qui l’avaient torturé ont fini dans la déchéance. Le premier “Tracteur” atteint de folie marchait nu dans la rue avant de disparaitre. Le second dont le nom m’échappe, a été éliminé par ses propres “camarades” à un barrage de fortune qu’il avait installé le long de la route pour extorquer de l’argent aux automobilistes. Quelques temps avant l’arrivée du Président Laurent Gbagbo à Blouzon, le service de sécurité a demandé que nous sortions de la cour familiale pour laisser Laurent Gbagbo pleurer sa défunte mère dans la plus stricte intimité

Ano Nianzou