Le 11 avril 2011 a été un moment douloureux pour chacun de nous. Les jours qui ont suivi l’arrestation du président Laurent Gbagbo, j’ai quitté mon pays avec simplement un sac à dos dans lequel j’avais rangé ma serviette , un pagne, ma brosse à dent, mon bloc note, une clef USB renfermant une partie de mes archives et un stylo. Je me suis retrouvé exil sans y être préparé et sans avoir le moindre centime en poche. De 2011 jusqu’à la libération de président Laurent Gbagbo, ma vie a été difficile simplement à l’idée de penser chaque jour qu’un innocent avait été jeté dans un pénitencier de l’ONU sans justificatif et sans raison. Je suis heureux en ce 11 avril 2022 de voir à nouveau le Chef, le Woody, le Bao-comme nous l’appelions au palais- reprendre une vie normale parmi nous.
Chaque fois que je pense au drame du 11 avril 2011, la tristesse m’envahit. Mais la joie est également présente: à cette époque je n’avais plus espérance. Je me disais que j’avais perdu mon pays à jamais et que je n’y reviendrai plus. Aujourd’hui je garde comme témoignage de vie qu’il ne faille jamais désespérer. Surtout rester débout dans l’adversité.
Ano Nianzou auteur du livre témoignage sur le 11 avril intitulé “Sous les Bombes de Char-kozy” publié en 2013 aux éditions de l’Harmattan-Paris