L’attente a été très longue à Blouzon. Je suis arrivé dans le village à 7 H pour y repartir à 17 H soit dix heures de temps. La foule compacte l’attendait le long de la route. Elle barrait le passage depuis l’autoroute du Nord pour obliger son cortège à s’arrêter. Les populations voulaient voir Laurent Gbagbo. Absolument. D’un arrêt à l’autre cala avait pris du temps. A Blouzon même, les habitants étaient déjà sur pied à mon arrivée. Je suis rentré dans la cour familiale. Le chef du village était en concertation avec ses notable. Ils échangeaient sur la manière de réserver le meilleur accueil au prisonnier le plus célèbre de la terre d’Afrique.
Dans l’attente, assis dans le grand salon familial, j’ai fait connaissance avec Diané Gbagbo. L’homme est un Iman connu de tous pour son courage. Considéré comme ” Un ami de Laurent Gbagbo”, Il avait été arrêté en avril 2011 par les FRCI. Bien que de grande taille, ses kidnappeurs l’avaient enfoncé dans le coffre arrière de leur véhicule pour le transporter d’un com-zone à l’autre. Il a même été chassé de la mosquée au motif qu’ Il était pro-Gbagbo. Aujourd’hui les deux Com-Zones qui l’avaient torturé ont fini dans la déchéance. Le premier “Tracteur” atteint de folie marchait nu dans la rue avant de disparaitre. Le second dont le nom m’échappe, a été éliminé par ses propres “camarades” à un barrage de fortune qu’il avait installé le long de la route pour extorquer de l’argent aux automobilistes. Quelques temps avant l’arrivée du Président Laurent Gbagbo à Blouzon, le service de sécurité a demandé que nous sortions de la cour familiale pour laisser Laurent Gbagbo pleurer sa défunte mère dans la plus stricte intimité
Ano Nianzou