La rencontre du 10 mai 2010 entre Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié a été un moment exécrable pour les deux personnalités. Le prisonnier de La Haye, encore libre à l’époque des faits, s’est retrouvé seul face au trio Allasane Dramane Ouattara, représenté par Soro Guillaume, et Henri Konan Bédié. L’accueil a été épouvantable. Henri Konan Bédié est resté de glace. Pas un sourire devant la presse. Laurent Gbagbo s’est plié en quatre pour faire partager son point de vue à son grand frère. Bédié est resté figé sur ses positions. Je n’ai pas assisté à l’entretien, mais à l’observation, je sentais que la rupture était consommée. A partir de ce 10 mai 2010 la guerre d’avril 2011 et ses conséquences sont devenues une option prioritaire pour l’opposition RHDP. Ceux qui ont approché le président Bédié disent qu’il a de la compassion. Il ne parle pas beaucoup. Il écoute. Il aspire de temps à autre une bouffée de son cigare. Cela dit l’autre côté de son tempérament serait qu’il garde rancune. Avec le temps et toutes les maladresses du président Alassane Dramane Ouattara les relations entre les deux personnalités ivoiriennes ont désormais un gout de piment sec et dur, difficile à avaler. A l’opposé, c’est le temps d’une lune de miel que nous observons entre Laurent et Henri. Que le PDCI mette en place un comité d’accueil pour l’arrivée de Laurent Gbagbo est le signe d’une nouvelle Côte d’Ivoire qui se met surement en place. Le RDR va t-il prendre le train en marche ? Tout est possible en politique. Ano Nianzou
Photo archive ANO NIANZOU