Depuis l’arrivée de papy Laurent Gbagbo des idées me sont venues en tête : le voir, le toucher, l’accompagner dans ses déplacements, l’applaudir. Parceque, comme des milliers d’Ivoiriens, je n’arrive pas à croire que cet homme qui est assis dans sa voiture et lève ses mains en signe de V de la victoire est bien le président Laurent Gbagbo, une personnalité qui porte l’espérance d’une vie meilleur pour chacun de nous.
Je me dis aussi que l’homme n’a pas atteint son objectif de base : unir son pays, dépasser les frontières ethniques et tribales, ouvrir les barrières artificielles positionnées sur chaque parcelle du territoire. Sans oublier l’aspect terre à terre : la nourriture. Le travail. La santé. L’école. La justice. Pour tous. J’ai moi-même constaté sur le terrain, lors de ma tournée marathon sur les traces de Papy Laurent Gbagbo, à Gagnoa, Blouzon et Mama que le pays, depuis ses longues années d’emprisonnement à La Haye, est plongé dans la misère : partout ce sont de vieilles baraques couvertes de plastique noir, des rues transformées en ravins, des habitations imbibées de poussière ocre et la violence cultivée par une jeunesse sans espoir, entièrement démunie, affamée et dévoreuse de chats , chiens et autres corbeaux
Pendant que je pourchassais mon papy du siècle, avec ma caméra et mon appareil photo pour produire vidéos et photos, et cela dans des conditions époustouflantes et épouvantables, j’ai vu sur le bas-côté de la route, une vieille bâchée avec un bœuf volumineux à l’arrière. Intrigué je me suis approché du véhicule. Un vieillard de ma génération, de grande taille portant un boubou marron avait posé sa natte en bordure de la chaussée pour la prière. Il était musulman. Il se rendait à Mama, m’a-t-il confié, pas simplement pour vérifier si Laurent Gbagbo est vraiment là, mais surtout lui porter de la nourriture. C’est une leçon pour moi. Elle m’apprend que l’avenir de notre pays reste encore un grand combat à mener avec désintéressement : Il ne faut pas penser que Papy Laurent Gbagbo est arrivé avec le « temps du gâteau à partager ». Il ne faut pas simplement s’arrêter au temps du spectacle c’est dire « voir Gbagbo et le toucher ». Bien au contraire ! Demeurons dans le temps des privations et de la continuation de la lutte. Il a été victime d’une injustice à l’échelle mondiale. Que devons nous faire pour l’aider à surpasser le traumatisme qu’il porte ? Quelles actions devons-nous poser pour l’aider à reprendre la place que la communauté internationale lui a volée dans la gouvernance de notre pays ?
Il n’y a pas de choix à faire. Il faut être là. Il faut continuer la lutte à ses côtés sans récrimination. Il faut surtout porter, chacun à son petit niveau, les moyens pour la lutte comme l’a fait le vieil homme près de la « bâchée »
Ano Nianzou
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