Ahoussabougou veut dire le campement des Ahoussa. Une population venue du Niger majoritairement. Elle s’est installée dans le commerce de la brocante. Les membres de cette population sillonnaient les quartiers d’Abidjan pour racheter à moindre coût, vieilles portes et fenêtres, tôles trouées , carrelage concassés,, tuyaux de plomberie et wc hors d’usage pour les revendre. Beaucoup ont fait fortune. Mais leur mode de vie n’a pas changé. Des familles entière vivent à l’étroit dans des cours communes surpeuplées. En saison de pluie Ahoussabougou prend l’aspect d’une zone inondée et insalubre.
A coup de bulldozer, d’expropriation, de ventes illicites de terrains Ahoussabougou . a pris l’aspect d’un quartier flambant neuf. Derrière ces centres commerciaux relativement modernes se cache cependant une misère à fendre le cœur. Les cours communes sont là, tapies dans l’arrière cour des immeubles. Enfants à bas âge en grand nombre, papas et mamans sortent des chambres surpeuplées et étouffante pour s’installer sur des tabourets à l’entrée des habitations.
La première génération des fondateurs de “Ahoussabougou” sont soit retournées dans le Niger natal soit ont investi dans l’immobilier.. Les enfants et petits enfants ont pris la relève. Ils ne se promènent plus d’un quartier à l’autre pour ramasser meubles et tôles abandonnés. Ils sont des hommes d’affaires modernes, installés dans des bureaux climatisés. Ils continuent de vendre portes, fenêtres, vitres , tôles, serrures et luminaires.
Ano Nianzou