Quand je me rendais à la CIE de Cocody Cité Mermoz le mardi 23 mars 2022, je ne me rendais pas compte un instant que la mauvaise qualité du service client allait m’entraîner dans la folie.
Je suis arrivé dans les locaux à 9h30. Mon électricité avait été coupée la veille parceque je n’avais pas réglé la totalité de ma facture. Elle était importante. 200805FCFA. Je ne fabrique pas d’eau en sachet. Je n’ai pas de maquis dans l’arrière cour. Je ne suis pas un distributeur clandestin de courant dans mon quartier. Le matin en consultant mes messages, j’ai lu que la CIE me donnait 48 h pour régler ma facture. Ensuite il y a eu un autre message : « La distribution du courant était suspendue dans mon quartier pour des travaux sur le réseau électrique ». Après la lecture des 2 messages le courant a disparu dans ma demeure.
Le vigile m’a tiré un ticket de la machine. Mon numéro était « CIE B 00162 ». Avec ce ticket je vais attendre de 9H à 17 H. Tantôt assis ; tantôt debout ; tantôt dans les toilettes, tantôt dans la ruelle adjacente pour acheter de l’eau, des galettes, des oranges pour tenir debout dans l’enfer bureaucratique de la CIE. Souvent j’entendais les cris d’une explosion de colère de personnes épuisées par les longues heures d’attente. Fatiguées de rester assises, elles hurlaient de colère, bousculaient les vigiles et tentaient une entrée en force dans le bureau. Puis le calme revenait. Le temps passait. Une autre explosion de colère s’annonçait. Ainsi de suite.
11h30 ; 13h30 ; 14h30 ; 15h30, 16h30, 17h30. J’ai enfin payé ma facture. Je n’étais pas au bout de ma peine. Il restait une nouvelle queue à faire pour avoir « mon code » qui permettait d’avoir la lumière. J’ai encore attendu. Le code m’a enfin été remis. Je ne savais pas comment l’utiliser. J’ai demandé à la jeune stagiaire qui les distribuait de m’expliquer comment faire. Elle m’a répondu que je devais aller rencontrer la patronne pour avoir les renseignements. Je suis allé voir le vigile pour lui exposer mon cas. Il m’a répondu que la patronne était occupée et que je devais attendre. En même temps je suis devenu fou et je me suis mis à crier de tout mon saoul : « CIE voleur ! » : je devais 105 345 FCFa. Mais la caissière m’a fait payer 133 500 Fca. « CIE désordre, bordèle ». J’avais perdu la tête. Je criais ; je gesticulais ; je prononçais des paroles incohérentes. A ce moment là, une dame est sortie me prendre la main et me conduire dans une salle. Elle a pris ma facture, a taper le code sur son ordinateur. Le courant est arrivé dans ma maison.
Une fois chez moi, j’ai regardé mon numéro de série « B00162 ». Elle portait ceci : « Il y a 181 personnes avant vous. Votre temps d’attente est de 8 heures(8) 6 Min » le temps nécessaire pour faire un Abidjan-Paris avec un stop over à Cotonou !
Ce témoignage sur mon vécu à la CIE, m’amène à la question suivante : Comment un service est si désorganisé de manière a annoncer a ses clients qu’ils vont devoir attendre 8 heures d’affilé devant leurs caisses ? Ce n’est pas du management.
Ano Nianzou