Retour de Daoukro

Le 11 juillet 2021

La toute première chose que je vais écrire ce lundi 11 juillet 2021 est ceci : je remercie sincèrement le responsable du protocole du président Henri Konan Bédié, Mr Porquet Romain. Cette personnalité affable et « bosseur » m’a beaucoup aidé dans mon déplacement à Daoukro : Il m’a offert l’hébergement. Il est intervenu en ma faveur pour l’obtention de la carte d’accès à la résidence. C’est grace à lui que j’ai pu produire les vidéos en direct et les quelques photos. Excellence Porquet Romain m’a aidé. J’aurai pu faire mieux en termes d’images. Mais mon matériel de prise de vue n’a pas évolué en qualité. Il y avait beaucoup de journalistes. Il fallait se battre. Bousculer les autres. Faire face au service de sécurité du président Bédié qui ne laissait aucune ouverture à la presse pour obtenir de belles images. Néanmoins les hommes de la sécurité avaient raison d’être vigilants dans une période de tension entre l’opposition et le pouvoir. Il aurait fallu que le président Alassane Dramane Ouattara fasse un « petit bon geste d’amitié et de fraternité » envers ses deux frères, par exemple en déléguant un cadre de son parti ou un ministre de la république pour apporter une pièce maîtresse à la rencontre de la paix et de la réconciliation  de Daoukro. Je ne veux faire la morale à personne. Je constate tout simplement.

Je voudrais aussi partager deux faits majeurs : le premier a été la présence de notre petite maman Nady aux côtés de son époux.

Le second est l’esprit de pardon et de tolérance qui a été le fil conducteur de la rencontre entre les deux personnalités : le président Laurent Gbagbo a dit humblement merci au président Henri Konan Bédié. Ce dernier s’est rendu à Bruxelles pour lui apporter son réconfort dans les moments difficiles. Fini donc le temps des rancœurs, récriminations, accusations,  ressassements et   conflits fratricides.

L’adage dit : « Jamais deux sans trois ». Gardons simplement patience. La troisième personnalité va suivre.

Post de Ano Nianzou, Daoukro le 11 juillet 2021

Voyage à Daoukro

Le 9 juillet 2021

Je m’étais préparé pour le voyage à Daoukro où les présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié doivent se rencontrer pour sceller la réconciliation. A ce propos les deux illustres personnalités ivoiriennes s’étaient séparées en de  très mauvais termes lors de leur dernière rencontre le 10 mai 2010. J’avais couvert l’entretien. Nous sommes le vendredi 9 juillet 2021. Onze années se sont écoulées. Laurent Gbagbo après dix années passées au pénitencier de Scheveningen a fait un retour triomphal au pays. Henri Konan Bédié de son côté a continuer son expérience au sein du RHDP. Une expérience amère voire douloureuse. Le président Alassane Dramane Ouattara ayant estimé que son grand frère Bédié l’a trahi en s’opposant à son troisième mandat n’a pas hésité à attaquer sa résidence et arrêter bon nombre de ses proches dont N’dri Narcisse son jeune directeur de cabinet.

Ces expériences amères : Laurent Gbagbo en prison à La Haye et Henri Konan Bédié victime d’une violence inouïe dans sa résidence, se retrouvent unis pour le combat contre les abus de pouvoir : arrestations arbitraires, violences injustifiées, une gestion qui ne profite qu’à une infime partie de la population, un pays fragilisé par des divisions entre nord et sud, entre musulmans et chrétiens. Entre entreprises étrangères dévoreuses des marchés juteux de l’état et les petits entrepreneurs nationaux, ruinés par un libéralisme sans âme, pur et dur  

Les réalités vécues par l’un et l’autre, les ont conduits à regarder dans la même direction. D’où la rencontre de Daoukro de ce jour samedi 10 Juillet 2021.

Papy Abekan: on préfère ce qui vient de l’extérieur

Lors de la messe du dimanche 4 juillet 2021, concélébrée par l’évêque d’Abengourou, Mgr Boniface Ziri et le père Abekan Norbert Eric ,curé de la paroisse de la Sainte Famille de la Rivièra2, L’AFEC a été à l’honneur( Association des femmes de l’église catholique).

Papy Abekan demande aux femmes de l’église catholique de se regrouper pour former une organisation solidaire et puissante pour porter et partager la parole de Dieu. Et cela de manière pratique: des femmes qui surmontent les petites divisions internes et qui se fixent des objectifs de développements concrets par la construction des écoles et des hôpitaux; en créant des entreprises rentables.

Lire la vidéo sur www.anonianzou.com et la partager

Une bonne sauce graine lourde et onctueuse

Le maquis Notre Dame porte un nom célèbre. Il est situé non loin de la grande église, Notre Dame de Treichville. L’une des toutes premières églises de Côte D’Ivoire. Toutes les prestigieuses personnalités qui ont constitué le socle de la foi catholique ont prié dans cette grande bâtisse qui fait penser à un grand hall de gare européen. Le maquis Notre Dame a été monté par un écrivain célèbre dans le monde Bernard Belin Dadié. C’est en ce lieu que j’ai posé mon sac à dos contenant mon matériel de reportage pour savourer la bonne sauce graine onctueuse et lourde, accompagnée de machoiron fumé et foutou

Ano Nianzou. Post du 8 juillet 2021

La mode du Double Chapeaux est lancée

Un septuagénaire , de retour dans son pays après un long séjour en France, ne pouvant plus supporter la dureté du soleil sur la tête lance la mode du “Double Chapeau”. Il explique à www.anonianzou.com ceci:” Quand tu as Double Chapeau, ta tête résiste à la chaleur. Les gens me regarde avec curiosité, mais quand j’ai les deux chapeaux, je ne sens plus la dureté du soleil sur le cuir chevelu

Grande surprise et tristesse chez les “Gor”

Arlette Zatté a été arrêtée

J’ai été très attristé de lire l’arrestation de Arlette Zatté journaliste en ligne, venue de France pour couvrir l’arrivée de papy Laurent Gbagbo dans son pays après 10 années passées dans le pénitencier de la communauté internationale. Je l’ai rencontrée au pavillon présidentiel et je lui ai tendu mon micro. Son interview est de grande qualité. Elle est intelligente. Belle. Elle s’exprime bien. J’ai pris le temps de transcrire ses réponses. Dès le départ, je lui ai posé la question suivante :

-Comment tu t’appelles ?

Réponse :”Mon nom n’est pas bon. C’est Arlette Zatté. Je viens de Paris”. Sur le champ je n’ai pas fait attention à sa réponse : « Mon nom n’est pas bon ». C’est lorsque la nouvelle de son arrestation m’est parvenue que j’ai réalisé que « son nom n’est pas bon »

Deuxième question : “Donne moi tes impressions sur le grand évènement que nous allons vivre ?”

Réponse : “On a eu gain de cause. C’est la réhabilitation de tous les Ivoiriens qui ont cru à la vision et aux  valeurs que porte le président Laurent Gbagbo. C’est dire que nous n’avons pas fait le mauvais choix de l’accompagner dans ce qu’il veut faire pour la Côte D’Ivoire. Ce moment est un grand jour. C’est le départ d’une nouvelle histoire où tous les enfants de Côte D’Ivoire vont s’asseoir, vont parler et passer à autre chose. La venue du président Laurent Gbagbo, c’est finalement la fin du colonialisme des temps modernes. Le président Laurent Gbagbo a su briser cette chaîne. C’est un moment historique. A 15 h30, les hommes qui ont cru en lui, qui savent que c’est un grand homme digne qui est resté la tête haute seront là pour lui dire merci. Merci parce qu’il est l’homme qu’il faut. Il n’a pas baissé les bras. Parcequ’il est parti à la CPI avec seulement un pantalon et une chemise ; aujourd’hui il revient dans l’étoffe de la gloire, dans la dignité mais surtout humblement pour dire qu’il apprécie les cris et l’amertume de son peuple. C’est pourquoi la plus belle chose aujourd’hui est d’être là

Vidéo et transcription de Ano Nianzou

Post du 2 juin2021.

L’histoire du vieil homme, du bœuf et de la bâchée

Depuis l’arrivée de papy Laurent Gbagbo des idées me sont venues en tête : le voir, le toucher, l’accompagner dans ses déplacements, l’applaudir. Parceque, comme des milliers d’Ivoiriens, je n’arrive pas à croire que cet homme qui est assis dans sa voiture et lève ses mains en signe de V de la victoire est bien le président Laurent Gbagbo, une personnalité qui porte l’espérance d’une vie meilleur pour chacun de nous.

Je me dis aussi que l’homme n’a pas atteint son objectif de base : unir son pays, dépasser les frontières ethniques et tribales, ouvrir les barrières artificielles positionnées sur chaque parcelle du territoire. Sans oublier l’aspect terre à terre : la nourriture. Le travail. La santé. L’école. La justice. Pour tous. J’ai moi-même constaté sur le terrain, lors de ma tournée marathon sur les traces de Papy Laurent Gbagbo, à Gagnoa, Blouzon et Mama que le pays, depuis ses longues années d’emprisonnement à La Haye, est plongé dans la misère : partout ce sont de vieilles baraques couvertes de plastique noir, des rues transformées en ravins, des habitations imbibées de poussière ocre et la violence cultivée par une jeunesse sans espoir, entièrement démunie, affamée et dévoreuse de chats , chiens et autres corbeaux

Pendant que je pourchassais mon papy du siècle, avec ma caméra et mon appareil photo pour produire  vidéos et photos, et cela dans des conditions époustouflantes et épouvantables, j’ai vu sur le bas-côté de la route, une vieille bâchée avec un bœuf volumineux à l’arrière. Intrigué je me suis approché du véhicule. Un vieillard de ma génération, de grande taille portant un boubou marron avait posé sa natte en bordure de la chaussée pour la prière. Il était musulman. Il se rendait à Mama, m’a-t-il confié, pas simplement pour vérifier si Laurent Gbagbo est vraiment là, mais surtout lui porter de la nourriture. C’est une leçon pour moi. Elle m’apprend que l’avenir de notre pays reste encore un grand combat à mener avec désintéressement : Il ne faut pas penser que Papy Laurent Gbagbo est arrivé avec le « temps du gâteau à partager ». Il ne faut pas simplement s’arrêter au temps du spectacle c’est dire « voir Gbagbo et le toucher ». Bien au contraire ! Demeurons dans le temps des privations et de la continuation de la lutte. Il a été victime d’une injustice à l’échelle mondiale. Que devons nous faire pour l’aider à surpasser le traumatisme qu’il porte ? Quelles actions devons-nous poser pour l’aider à reprendre la place que la communauté internationale lui a volée dans la gouvernance de notre pays ?

Il n’y a pas de choix à faire. Il faut être là. Il faut continuer la lutte à ses côtés sans récrimination. Il faut surtout porter, chacun à son petit niveau, les moyens pour la lutte comme l’a fait le vieil homme près de la «  bâchée »

Ano Nianzou

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