Chez les tisserands de Bomizambo

Du lundi 18 au vendredi 22 janvier 2021, je me suis rendu à Bomizambo, un village situé sur l’axe Abidjan-Bouaké. C’est là que les tisserands Baoulé tissent les plus beaux pagnes baoulé du monde. Des tissus en pure coton fabriqués à la main , fil après fil et jour après jour. Il faut souvent 3 mois de labeur de sortir le pagne baoulé que les chefs , les hautes personnalités ainsi que les personnes qui convolent en justes noces portent lors des grandes cérémonies. Depuis la guerre meurtrière menée par la rébellion contre le pouvoir du président Laurent Gbagbo et la chute de ce dernier, la Côte D’Ivoire est plongée dans le marasme économique; sans compter les effets néfastes du covid qui a freiné le déplacement des touristes et des investisseurs occidentaux vers le pays. Les tisserands de Bomizambo produisent sans pouvoir trouver de clients. La vie est devenue difficile. Le pouvoir en pace depuis avril 2011 à certes construit de nouvelles routes sur quelques grands axes. Malheureusement affirment les populations: “Le goudron ne nourrit pas”. Post de Ano Nianzou

Les plus beaux pagnes de coton tissés main du monde sont produits à Bomizambo en Côte D’Ivoire. Mais la guerre a tuer les espérances en une vie meilleure chez les tisserands: pas de débouchés, plus de touristes, surenchère sur le prix de la matière première entrant dans la fabrication des pagnes

A quoi a servi la guerre? Le spécialiste de la chaise sculptée de Bouaké n’a plus la vie facile. Ses meilleurs clients qui étaient les touristes européens et les cadres “Blancs” des entreprises, ont quitté Bouaké depuis que les rebelles, venus des quatre coins de l’Afrique de l’Ouest, ont occupé et fait de la ville leur capitale. Certes la guerre est finie. Les parties nord et sud du pays ont été racolées. Les ex rebelles sont au pouvoir. Cependant ceux-ci n’ont apporté ni la sérénité dans les affaires ni le développement économique. Il y a des banques. Cependant les clients ne se bousculent pas devant les portails. Il y a de nouvelles voies bitumées, menant d’un quartier à l’autre. Mais les résidants disposant de voitures sont en nombre extrêmement réduit. La ville a l’allure de Ouagadougou-bis. Les motos taxis jouent le rôle de Gbaka , pousse-pousse, brouettes et woro-woro. Les embouteillages sont inexistants. Le chômage est partout. Les milliers de jeunes qui fréquentent les écoles ont un avenir totalement bouché. Hormis les entreprises de téléphonie mobile et quelques banques qui ont pignon sur rue, les chances pour un diplômé de trouver un emploi dans une grande société pour y faire carrière sont nulles. Chacun se “cherche” dans une ville qui a tout donné à la rébellion sans rien recevoir en retour en terme de qualité de vie. La majorité des femmes ouvrent de petits maquis pour survivre: Agoutis, biches, poulets et poissons braisés sont au menu. Mais faute de clients la rentabilité de la restauration laisse à désirer. Seul le secteur du transport aux mains de puissants majors, tire son épingle du jeu; les opérateurs ont investi des fortunes dans des cars rutilants, multicolores, confortables, qui n’ont rien à envier au confort qu’offre un avion de ligne, sauf qu’il ne disposent pas de toilette intégrée et qu’il faille quand le besoin se fait sentir exprimer à haute voix ses difficultés, ou simplement profiter d’un arrêt dans un village pour se précipiter dans la broussaille. Les femmes n’échappent pas à la règle: Léopard Transport, Transport AVS, Labelletransport, UTB, CKTransport , ChoncoTransport, chacune de ces entreprises dispose de “sa gare” et tous se livrent à une concurrence acharnée. Avant de quitter la ville deux questions me sont venues à l’esprit: à quoi a servi la guerre contre la Cote D’Ivoire si ce n’est pour faire arrêter un enfant du pays et le transférer à La Haye dans une prison occidentale pendant une dizaine d’années ? A quoi a servi le sang versé de milliers de jeunes du nord et du sud ? Tout ça pour pour se retrouver dans une misère sans fin ! Ano Nianzou. Retour de Bouaké . Post du dimanche 24 Janvier 2021

Usa: bataille entre brigands

Barack Obama, Hillary Clinton des personnalités avec des habitudes bizarres. Pour elles, tous les moyens sont bons pour atteindre l’objectif. On peut réécrire son histoire. On peut utiliser la violence contre quelqu’un qu’on n’apprécie pas. On peut faire du chantage pour déboulonner une personnalité qui gène. Pour sa campagne à l’élection présidentielle de novembre 2008, Barack Obama est devenu soudainement plus Kenyan que les Kenyans eux mêmes. Une manière d’avoir de son côté la communauté noire des USA. Toute l’Afrique est prise dans le piège de l’enfant venu du continent noir pour prendre en main la destinée de la plus grande puissance au monde. Après 8 années à la maison blanche nul ne peux dire ce que le président américain a apporté à ses frères et cousins africains a part le drapeau étoilé que les jeunes arborent fièrement sur leurs TS.

Hillary Clinton. En terme de démocratie, on lui donnerait le bon Dieu sans confession. Pourtant dans la crise ivoirienne les émergents lui sont reconnaissants. Elle les a encouragés et porté à bras le corps ceux qui piétinaient sauvagement la démocratie. Chacun se souvient de cet appel téléphonique émanant de la Maison Blanche exigeant de Laurent Gbagbo de choisir entre l’exil et la mort. Soit le président accepte un poste de professeur dans une université américaine soit l’armée de l’Otan et celle de l’Onu le trucide. Laurent Gbagbo ne s’est pas laissé prendre dans la grande mystification. Il a dit niet! Aussi n’est-il pas étonnant que l’Amérique sombre dans la déchéance démocratique par la faute d’une minorité de bonimenteurs . Post de Ano Nianzou , vendredi 9 décembre 2021

Sans foi ni loi

2011, 2021.La France et l’Onu n’ont pas changé leur manière de s’asseoir et de lire le droit à l’envers bien sûr ! En 2010-2011 les deux ont imposé les émergents par la violence meurtrière ; en 2020 elles sont revenues sur les lieux du crime, avec encore plus de férocité dans le savoir faire. Souvenez -vous du ballon de foot fabriqué en pure peau de tête coupée. L’on a pensé que le Secrétaire Général de l’Onu, emprunterait le chemin de la vérité en reconnaissant les erreurs de son organisation tentaculaire, une organisation sans foi ni loi qui a fourmi mercenaires, armes de guerres , hélicoptères et autres bombardiers aux rebelles pour faire sauter le verrou de la démocratie que représentait Laurent Gbagbo. Mais rien de tout cela ! Pas de sanction contre le chef de fil des émergents du troisième mandat qui a mis les villes et villages de Côte D’Ivoire à feu et à sang.,

Quant à L’Elysée, Macron a fait la danse du ventre, laissant croire qu’il n’était plus ami-ami avec le pouvoir d’Abidjan avant de faire volte-face, Cette attitude m’a fait penser aux enfants des classes maternelles. Ils sont camarades autour d’un morceau de chocolat , puis deviennent ennemis lors du partage pour devenir à nouveau amis autour d’une tranche d’orange. Ma conclusion est que les manifestants d’Abidjan avaient raison lorsqu’ils écrivaient sur les banderoles en 2011 ” Onu , France: sanctions on s’en fout! Gel des avoirs, interdiction de voyager, on est mieux chez soi”. Parceque les sanctions ne frappent que ceux qui respectent le jeu démocratique…

Le jeune ministre qui est sur la photo d’archive a passé dix années de sa vie dans un pénitencier de l’Onu pour avoir mené la lutte pour la démocratie en Côte D’Ivoire. Tout comme le président Laurent Gbagbo, il n’est pas autorisé par la France à revenir dans son pays.

Post de Ano Nianzou, Abidjan le 6 décembre 2021

2021: je suis trop fâché

Je suis trop fâché. Vraiment fâché. Fâché contre le pouvoir des émergents qui rendent tout difficile dans mon pays. Ce sont des complications sans fin pour avoir un passeport. Ensuite ce sont des complications interminables pour prendre place à bord d’un avion pour rentrer dans son pays. Son propre pays! Il faut aller à l’Elysée faire “côcôcô” devant le bureau de notre fils Macron. Expliquer que tu as passé dix années de prison sans raison, que tus es acquitté et que tu veux rentrer dans ton pays. Après il faut aller attendre devant la grille infranchissable de la Maison Blanche. Remplir le formulaire. Expliquer que tu as passé dix années en prison sans raison et que tu as été innocenté. La Maison Blanche va te demander de prendre un avocat pour porter l’affaire devant les tribunaux. Cela ne suffit pas. Il faut se rendre à L’Onu. Escalader la Maison de verre à pied parcequ’il faut un code secret pour emprunter l’ascenseur, code que tu ne connais pas. Enfin si Antonio Guterres n’est pas en mission spéciale dans un paradis fiscale accompagné de femmes , enfants et petits enfants…Il te dira de patienter le temps qu’il prenne attache avec le président sorti des urnes d’un troisième mandat problématique…C’est toute cette labyrinthe, avec beaucoup de diables et de coupeurs de route dans les couloirs, qui bloque tout et qui explique pourquoi notre grand frère n’est pas encore arrivé au pays. Comprenez ma colère. Je suis fâché. Cela dit Laurent Gbagbo ne nous avait-il pas expliqué que le temps était un autre nom de Dieu?

Ano Nianzou

L’avion de Laurent Gbagbo n’a pas atterri

Ce jour mercredi 30 décembre 2020, les populations en colère dans l’affaire du troisième mandat ne se couvrent pas le visage et la poitrine avec le caolin orange-blanc- vert. Elles n’abattent plus les arbres centenaires qui se dressent le long des pistes et routes qui mènent dans les villes et villages. Elles attendent l’issue du dialogue politique qui doit apporter la paix par la libération de prisonniers politiques qui souffrent dans les prisons. Ils sont environ 300 personnes qui vivent dans des conditions déplorables dans le sous sol de la république. Elles attendent le retour au cœur de la famille des membres en exil. Elles veulent que la date , le vol et l’heure de l’arrivée de Laurent Gbagbo soit annoncée.

Apparemment le dialogue politique tant attendu avance au rythme de la tortue et du caméléon. Un rythme qui indique que l’espoir est dans les esprits et que de toutes les façons tortues et caméléons arrivent à bon port tôt ou tard. Les ivoiriens n’ont-ils pas attendu pendant dix années la libération de Laurent Gbagbo et de Blé Goudé du pénitencier de la France et des grandes puissances? Je me souviens que bon nombre de personnes s’étaient mise dans la tête que Gbagbo allait finir sa vie dans un goulag, à l’étranger comme cela a été le cas de grand nombre de leaders africains. A cet effet relisons l’histoire de l’Afrique.

Dieu n’abonne personne. Un jour viendra qui sera” le jour de notre jour”. Gardons courage et patience. Ano Nianzou. Post du mercredi 30 décembre 2020. Photos d’archive de Ano Nianzou

Première image: Laurent Gbagbo libéré du pénitencier a certes reçu deux passeports, mais il n’est pas encore autorisé par le pouvoir en place à rentrer dans son pays.
Deuxième image: Affi N’guessan qui a vécu dans les pires conditions d’incarcération à Bouna en avril 2011 a été à nouveau arrêté ces derniers temps et mis en détention dans un camp de gendarmerie.